La Tchéquie se tient à l’écart de la nouvelle discipline fiscale de l’Union européenne
La République tchèque ne se joindra pas dès maintenant à l’ensemble des mesures prises pour renforcer la discipline budgétaire de l’Union européenne. Ces mesures ont été adoptées dans la nuit de jeudi à vendredi par les dirigeants européens réunis à Bruxelles. La Tchéquie, la Bulgarie, le Danemark, la Lettonie, la Litanie, la Pologne, la Roumanie et la Suède ne se prononceront définitivement sur cette question qu’après avoir consulté leurs parlements. La Grande-Bretagne a franchement refusé de soustraire son secteur financier à la surveillance européenne.
Et le chef de gouvernement tchèque de souligner qu’il ne dispose pas actuellement des pouvoirs nécessaires pour prendre une telle décision. Le secrétaire d’Etat en charge de l’Union européenne, Vojtěch Belling, ne pense pas que l’abstention tchèque puisse influencer d’une façon substantielle l’efficacité des mesures prises par les Etats de la zone euro :
« Toute une série de mesures qui ont été approuvées aujourd’hui et que la zone euro réalisera dès maintenant pourront stabiliser la situation sur les marchés financiers. D’autre part, il y a des mesures à longue échéance, c’est-à-dire les changements nécessaires pour la prévention des crises futures et pour le raffermissement de la discipline fiscale. Et il est dans l’intérêt de la légitimité démocratique d’avoir plus de temps pour que le Premier ministre et le gouvernement puissent prendre une décision aussi importante. » D’après le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, les Etats de la zone euro et d’autres pays membres de l’Union envisagent de renflouer le Fonds monétaire international à hauteur de 200 milliards d’euros sous forme de prêts. La Banque nationale tchèque devrait participer à cette initiative à hauteur de 90 milliards de couronnes (3,5 milliards d’euros), somme qui représente plus de 10 % de ses réserves de devises. Pour Petr Nečas, un tel sacrifice serait difficilement admissible pour la République tchèque. Le chef de gouvernement n’a cependant pas tout à fait exclu une telle possibilité.L’attitude indécise de la délégation tchèque au sommet de Bruxelles a d’ores et déjà été critiquée par Bohuslav Sobotka, président de la social-démocratie tchèque, formation principale de l’opposition. Il demande l’ouverture d’une large discussion sur ce problème entre la coalition et l’opposition. A son avis, la Tchéquie devrait se joindre aux mesures de la discipline fiscale de l’Union, autrement elle risque de sombrer dans l’isolement.