Fin de la mission de l’armée tchèque au Kosovo

L'armée tchèque au Kosovo, photo: www.army.cz

Après une mission de 12 ans dans les unités de la KFOR l’armée tchèque se retire du Kosovo. La situation dans cet Etat créé après la désagrégation de l’ancienne Yougoslavie ou doivent coexister tant bien que mal les ethnies serbe et albanaise est cependant loin d’être calme et on se demande donc si le retrait des soldats tchèques arrive à un bon moment.

Josef Nejedlý,  photo: www.army.cz
C’est ce mercredi qu’a été fermée la base de l’armée tchèque à Svejkovac au Kosovo qui sera transformée en un centre de distribution d’eau pour la population locale. Le commandant de la base Josef Nejedlý a fait, depuis 2001, trois missions à Svejkovac :

« Nous sommes vraiment le dernier contingent dans la zone de la base de Svejkovac et c’est avec la conscience d’être les dernier que nous sommes venus. La liquidation de cette base provoque des émotions et évoque en moi les souvenirs de mes deux missions précédentes. »

Lors de la première mission de Josef Nejedlý en 2001, les soldats étaient obligés d’intervenir dans des conflits entre les ethnies serbe et albanaise mais leurs vies n’étaient pas directement menacées. Le danger qu’ils courraient était cependant plus grave que lors des deux missions suivantes du commandant tchèque. Il rappelle que par la suite les soldats tchèques intervenaient non seulement dans des conflits de caractère ethnique mais aussi dans des incidents criminels :

La base de l’armée tchèque à Svejkovac au Kosovo
« Lors de ces incidents on nous reprochait de nous occuper plus de l’une ou de l’autre partie, des Serbes ou des Albanais, mais je pense que la majorité de la population percevait la présence des forces tchèques très positivement. Il y a eu bien sûr aussi des incidents désagréables lorsque nous nous sommes vus obligés d’intervenir contre l’extraction illicite de matières premières ou contre des passages illégaux de frontières, ce qui était perçu en général négativement par celle des deux parties qui était prise sur le fait. »

Toujours est-il que l’armée tchèque quitte le Kosovo au moment où les conflits ethniques dans cette petite république qui n’est pas encore reconnue à l’unanimité par la communauté internationale sont loin d’être tout à fait conjurés. Le colonel Václav Vlček du ministère tchèque de la Défense estime pourtant que la surveillance internationale sur cette région explosive sera suffisamment assurée :

L'armée tchèque au Kosovo,  photo: www.army.cz
« Comme le prévoyait le plan, la République tchèque qui faisait partie des forces du centre, quitte avec ses partenaires cette partie du Kosovo parce que le commandant en chef de la KFOR dispose de forces suffisantes pour réagir aux scénarios de crise. (…) Pour le moment le commandant en chef de la KFOR dispose de près de 5500 hommes ainsi que des réserves au niveau du commandant des forces communes à Naples. »

Cette opinion est également partagée par David Vodrážka, président de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des députés tchèques. A son avis un rôle important doit être joué maintenant par la mission EULEX créée par l’Union européenne pour promouvoir l’Etat de droit au Kosovo :

L'armée tchèque au Kosovo
« La coexistence entre les ethnies du Kosovo n’est pas du tout facile mais je pense que la présence militaire n’est plus nécessaire en ce moment. Il faut que par exemple l’EULEX remplisse sa mission fondamentale. D’autre part aussi certaines unités de la KFOR restent sur place, donc il y a toujours un contingent militaire bien que sans la participation tchèque. »

Au cours de la dernière décennie, 8 000 soldats tchèques se sont relayés au total dans la base de Svejkovac. Le dernier soldat est parti ce mercredi.