Initiative pour la légalisation de l’usage thérapeutique du cannabis
La légalisation de l’usage médical du cannabis - tel est l’objectif d’une pétition qui est abondamment discutée ces derniers jours dans les médias tchèques. Parmi les organisateurs de cette initiative figurent malades, médecins, chercheurs et spécialistes de la lutte contre les stupéfiants. Ils sont tous convaincus que les lois tchèques concernant l’usage thérapeutique du cannabis sont trop sévères et qu’elles empêchent les malades de profiter des vertus curatives de cette plante.
Les propriétés thérapeutiques du cannabis sont d’ailleurs de plus en plus reconnues. La plante et les cannabinoïdes qu’elle contient sont de plus en plus utilisés par exemple dans le traitement de la sclérose en plaques, de la maladie de Parkinson, de troubles digestifs et de toute une série d’autres affections dont les maladies auto-immunes. Il s’avère qu’il s’agit d’une plante médicinale par excellence aux fortes propriétés analgésiques, anti-spasmodiques, relaxantes, stimulantes et même anti-inflammatoires. Tomáš Zábranský déplore que les malades cherchant à se procurer cette plante doivent transgresser la loi :
« Les malades sont contraints au marché noir, c’est précisément ce qui se passe aujourd’hui. Soit ils achètent le cannabis à un prix exagéré au marché noir, soit ils le cultivent eux-mêmes en s’exposant au risque d’être poursuivis. C’est irresponsable et indigne d’un pays civilisé. »Actuellement il y a en République tchèque un seul médicament enregistré contenant des substances cannabinoïdes mais pour le moment il n’est pas dans les pharmacies. Il coûte 15 000 couronnes (600 euros) et il faut encore décider dans quelle mesure il sera remboursé par les caisses d’assurance maladie. Les propriétés curatives du cannabis ne faisant plus de doute, l’initiative en faveur de son usage thérapeutique ne se heurtent presque plus à l’opposition des organes compétents. Même le directeur de la Centrale anti-drogue Jakub Frydrych approuve l’utilisation de la plante à des fins curatives et à la recherche, à condition que ces activités soient strictement contrôlées :
« Je suis absolument contre le diagnostique fait par les malades eux-mêmes, contre le cannabis cultivé par les malades et contre les soins que les malades dispensent à eux-mêmes sans que toutes ces activités ne soient légalisées par l’autorisation du médecin. »
Le ministère de la Santé ne s’oppose pas non plus à un amendement à la loi sur les stupéfiants qui serait nécessaire pour l’autorisation de l’usage thérapeutique du cannabis, mais il souligne qu’il faut d’abord fixer les règles de tels soins. L’attaché de presse du ministère Vlastimil Sršeň constate :« Nous envisageons de préparer l’amendement de cette loi. Il faut néanmoins initier encore une grande discussion sur ce problème. »
La discussion sur le problème risque donc encore de se prolonger et la loi tellement convoitée par les malades ne pourra entrer en vigueur que l’année prochaine.