Iva Bittová, ou la voix comme instrument de musique
Radio Prague vous propose de découvrir ou de redécouvrir un ancien album, et sans doute un des meilleurs, de la chanteuse et violoniste tchèque Iva Bittová, l’album Bílé Inferno (L’enfer blanc). Ce double album, réalisé avec le guitariste Vladimír Václavek, est sorti en 1997 chez la maison de disque indépendante Indies Records qui fête d’ailleurs cette année ses 20 ans.
Iva Bittová, c’est d’abord une histoire de famille musicale, avec un père slovaque d’origine rom musicien et une mère institutrice qui se consacre au chant. Iva Bittová, née en 1958 à Bruntál en Moravie, commence tôt le violon, mais s’adonne à côté au théâtre et à la danse.
Elle collabore longtemps avec la scène alternative de Brno du théâtre Husa na provázku en tant qu’actrice mais dès les années 1980, c’est la musique et le chant qui reprennent le dessus.
Iva Bittová va devenir une des figures phare de la scène alternative musicale tchèque et même au cœur des années grises de la fin du communisme, parvient peu à peu à se faire un nom. Elle s’adonne au jazz ou au rock alternatif, compose ses propres textes et mélodies, ou retravaille des chants traditionnels populaires, tziganes, slaves ou même yiddish.
Ses interprétations se caractérisent par le recours à deux instruments qu’elle maîtrise parfaitement : le violon, et sa voix qu’elle module, tord et utilise au même titre qu’un instrument de musique…Iva Bittová est aujourd’hui une des artistes tchèques les plus reconnues dans le monde. Pour preuve : voici quelques années, elle a séjourné à New York et collaboré avec le célèbre Carnegie Hall, à la fois en y montant un projet mais aussi en y interprétant Elvire dans une adaptation moderne de Don Giovanni de Mozart. Et puis Iva Bittová est une touche à tout : son rôle principal dans le film d’Alice Nellis, Secrets, a été remarqué par la critique il y a quelques années.