Le président du parti des Verts renouvelle son appel à une politique énergétique responsable

La centrale atomique de Fukushima, photo: CTK

Le circuit de refroidissement du réacteur n° 2 de la centrale atomique de Fukushima, endommagée par le séisme et le tsunami de vendredi dans le nord-est du Japon, a cessé de fonctionner lundi. Les milieux écologistes en République tchèque en profitent pour relancer le débat sur la dangerosité et sur la viabilité de l’énergie nucléaire.

La centrale atomique de Fukushima,  photo: CTK
Le Japon est donc engagé dans une course contre la montre pour éviter un accident nucléaire majeur après de nouvelles explosions dans une centrale suite à une nouvelle secousse enregistrée vers 2 heures (heure tchèque) dans la nuit de dimanche à lundi. Les autorités japonaises se veulent rassurantes en expliquant que les explosions ont été causées par une accumulation d’hydrogène et que le réacteur n’est pas menacé.

Du côté des autorités tchèques, la directrice de l’Office national de la sécurité nucléaire, Dana Drábová, abonde dans le même sens et exclut une catastrophe de grande ampleur :

« S’il devait y avoir des conséquences, ce serait dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres au maximum et non pas de quelques centaines comme c’était le cas pour Tchernobyl. »

Ondřej Liška, président du Parti des Verts (SZ), a réagi lundi matin, pour Radio Prague, aux incidents survenus au Japon :

« Le problème de l’énergie nucléaire est, comme il y a 25 ans à Tchernobyl, la transparence. Les informations sur l’ampleur de la contamination et sur les risques, communiquées par les autorités et les experts, sont souvent contradictoires. Ceci est fait dans le but de ne pas provoquer la panique parmi la population. Dans de tels cas nous apprenons souvent, par la suite, que l’ampleur de la catastrophe est plus grave que ce qui avait été annoncé. »

Ondřej Liška
L’ancien ministre de l’Education a également jugé nécessaire de se poser des questions sur la sécurité des centrales nucléaires face à une attaque terroriste. Il s’interroge aussi sur la réaction des autorités tchèques face à un tel scénario. Ondřej Liška a souhaité donner une résonance internationale à ses propos en se référant à la Chancelière allemande Angela Merkel :

« J’apprécie la position d’Angela Merkel, qui avait pourtant défendu le programme nucléaire allemand et qui a admis hier que les événements au Japon nécessitent une réévaluation des risques engendrés par l’énergie nucléaire, même en Allemagne. »

Il est enfin confiant sur une véritable prise de conscience des électeurs tchèques face à la question énergétique :

Photo: Commission européenne
« Je crois qu’il y a un nombre croissant de gens chez nous qui prennent conscience que les énergies renouvelables ainsi qu’une utilisation raisonnable des ressources bénéficient non seulement à notre économie mais également à notre sécurité. »

Il sera intéressant de connaître la position du gouvernement tchèque dans les semaines et les mois à venir. Si l’Allemagne procédait à des changements dans sa politique énergétique, elle pourrait faire pression sur ses partenaires européens pour qu’ils réévaluent également la leur.