63 ans après le Coup de Prague, l’interdiction du parti communiste fait toujours débat en République tchèque
L’aile dure du parti communiste tchèque devait se rassembler vendredi sur la tombe de Klement Gottwald, premier président de la Tchécoslovaquie communiste, à l’occasion du 63ème anniversaire du Coup de Prague, le 25 février 1948, qui a marqué la fin de la démocratie tchécoslovaque. Un anniversaire célébré alors que le débat sur l’interdiction du Parti communiste de Bohême et de Moravie (KSČM) s’intensifie à nouveau en République tchèque.
Le sénateur Jaromír Štětina (TOP09) soutient la démarche du gouvernement, il a même mis en place une commission sénatoriale spécialement créée pour obtenir l’interdiction du parti communiste tchèque.
« Le Sénat a estimé que le parti communiste tchèque enfreignait la Constitution et demande qu’un juge indépendant confirme cette suspicion. »Si cette tentative aboutit, le parti communiste pourrait donc bien disparaître, à l’instar du Parti ouvrier (Dělnická strana). La formation d’extrême-droite a été interdite en février 2010 à la suite d’un long processus.
Néanmoins, les experts estiment que l’interdiction du Parti communiste de Bohême et de Moravie sera autrement plus difficile. Celui-ci est prêt à se défendre, comme l’explique le député communiste Milan Bičík :
« Je peux vous assurer que le parti communiste tchèque est prêt à utiliser tous les moyens juridiques à disposition pour se défendre. »
Vingt ans après la Révolution de velours, la République tchèque n’a donc pas encore résolu la problématique de la place du communisme sur la scène politique. Le parti communiste est, quant à lui, divisé entre une aile radicale qui se réfère constamment aux fantômes du passé et une aile plus modérée qui est tournée vers l’avenir et qui n’exclut pas de participer à une coalition gouvernementale avec le parti social-démocrate.