Des manifestations aux atours pré-électoraux pour le 1er mai

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Le 1er mai, comme un peu partout dans le monde, est allé de pair en République tchèque, avec des défilés politiques. Tour d’horizon de ces manifestations qui toutes, quelles que soient leurs couleurs politiques, ont pris des accents contestataires vis-à-vis du gouvernement Nečas.

Bohuslav Sobotka,  photo: CTK
Plus qu’un premier mai célébrant la fête du travail, ce mardi férié était pour la plupart des partis représentés au Parlement l’occasion de lancer dès maintenant la campagne pour les élections régionales et sénatoriales du mois d’octobre ; l’occasion aussi de rappeler, du côté de l’opposition, que toutes les occasions seront bonnes pour demander des élections anticipées. C’était le fond du propos de Bohuslav Sobotka, chef de file des sociaux-démocrates, lors du meeting du parti le 1er mai :

« Si ce gouvernement reste au pouvoir, envers et contre tout, et en dépit des critiques de tous les citoyens, nous pensons que la seule solution restante, c’est de faire des élections d’octobre, régionales et sénatoriales, un vote national de confiance ou de défiance vis-à-vis du gouvernement. »

Pour les sociaux-démocrates tchèques, le 1er mai, fête des travailleurs, reprend à l’heure actuelle tout son sens dans le contexte de la crise financière mondiale et de ses retombées sur la République tchèque, où le gouvernement de Petr Nečas mène une politique d’austérité drastique qui suscite de plus en plus la grogne des partenaires sociaux et l’inquiétude au sein de la société.

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Même son de cloche du côté du parti communiste pour lequel le 1er mai est une fête traditionnelle de contestation. Du côté des partis de la coalition gouvernementale récemment recomposée, on entend, toutefois, garder le cap. Pas question de faire des futures élections un référendum pour ou contre le gouvernement. Les responsables des partis de coalition appellent les électeurs à évaluer le bilan des préfets de région sociaux-démocrates, comme le précise Bohuslav Svoboda, maire de Prague et membre du parti civique démocrate (ODS) :

« Pour moi, c’est là un jeu politique de la part de l’opposition. Je pense que la social-démocratie ferait mieux d’expliquer et de justifier l’action de ses préfets en région. »

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En marge des manifestations des partis traditionnels de l’échiquier politique tchèque, se sont également déroulés à Prague et comme tous les ans, des défilés de l’extrême-droite et de l’extrême-gauche. Des manifestations qui font souvent craindre aux autorités tchèques des débordements dans le cas, notamment, d’une rencontre des deux cortèges. Sans surprise, les deux mobilisations se sont en effet rencontrées en plein cœur de la ville, menant à des affrontements entre sympathisants du Parti ouvrier de la justice sociale et anarchistes. Cinq personnes seulement ont été légèrement blessées lors de cet accrochage canalisé par les forces de l’ordre par ailleurs équipées jusqu’aux dents. Auparavant, les deux tendances avaient également tenu leurs meetings dans la capitale tchèque, se rejoignant sinon dans la pensée politique du moins dans la dénonciation du capitalisme mondial et du gouvernement actuel. A la différence près que côté anarchiste on brandissait des slogans antiracistes tandis que chez les skinheads, les propos anti-rom faisaient florès.

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Loin de l’agitation politique, cela dit, de nombreux Tchèques ont toutefois profité des températures estivales pour prendre le large le temps d’une journée ou d’un week-end prolongé ; certains préférant célébrer le 1er mai avec le traditionnel baiser des amoureux sous la statue du poète Karel Hynek Mácha, sur la colline de Petřín à Prague.