Premier procès tchèque de l’accouchement à domicile
Pratiqués, de manière semi-officielle, chez plusieurs centaines de femmes enceintes par an, mais non reconnus par les médecins : les accouchements à domicile font l’objet d’une longue et vive polémique en République tchèque. Son nouveau chapitre a commencé ce mercredi, avec l’ouverture du procès de la première sage-femme tchèque poursuivie en justice pour un accouchement qui a tourné à la tragédie.
« L’accouchement dans le milieu familial a, sans doute, certains aspects bénéfiques et agréables, surtout pour l’état psychique de la maman et de son entourage. Mais il a également des aspects problématiques. Il y a toujours un risque que l’accouchement tourne mal, mais à l’hôpital, ce risque est beaucoup moins important qu’à domicile. Il y a un tas de complications possibles, par exemple le décollement placentaire. Dans ce cas-là, le bébé est menacé par un manque d’oxygène. Si on ne procède pas à l’opération dans les dix minutes, il est fort probable que le nouveau-né ne survive pas. Ce n’est donc pas une question de compétence, d’expérience – même si la maman avait, à ses côtés deux ou trois médecins, ils ne sauraient pas résoudre cette situation à domicile. »
Les sages-femmes indépendantes, ainsi que leurs clientes, se plaignent d’un manque de structures intermédiaires appelées « maisons de naissance », ainsi que de l’attitude de l’Etat qui refuse, fréquemment, de leur délivrer l’autorisation d’exercer leur métier. Faut-il, dans le contexte du procès d’Ivana Königsmarková, rendre plus sévères les règles de l’accouchement à domicile ? La réponse de la sage-femme Marie Vnoučková :« Les règles ne sont pas définies du tout. On devrait partir du fait qu’il existe, chez nous, des femmes qui souhaitent accoucher à domicile. Il serait bien si on arrivait à entamer un dialogue constructif entre les institutions concernées, par exemple avec le ministère de la Santé. Je pense que tout le monde serait soulagé : les sages-femmes, les médecins, ainsi que les femmes qui optent pour cette possibilité. »
Le procès d’Ivana Königsmarková, accusée d’un accouchement à domicile raté, se poursuit. Affaire à suivre…