La ville de Bystřice nad Pernštejnem désignée comme destination touristique européenne d’excellence
Dans le cadre du concours européen des destinations touristiques d’excellence – EDEN – organisé par la Commission européenne, Bystřice nad Pernštejnem, une ville de près de 8 000 habitants située sur le Plateau tchéco-morave, a été désignée comme destination tchèque lauréate. Radio Prague s’y est rendue et a invité au micro le maire Karel Pačiska pour parler de ce qu’offre aux touristes la microrégion de Bystřice :
Un développement dynamique de la ville, la deuxième à l’échelle du pays dans l’utilisation des fonds européens, est caractéristique pour le présent de Bystřice nad Pernštejnem. Son histoire est documentée dans le musée municipal. La conservatrice du musée, Olga, nous sert de guide :
« Le 11 avril 1580, l’empereur Rodolphe II a accordé à Bystřice le statut de ville. Cela signifie que la ville a fêté cette année son 430e anniversaire. A cette occasion, le président Václav Klaus a assisté à l’inauguration solennelle de la place principale complètement rénovée. Cette visite était la deuxième d’un président tchèque dans notre ville, après celle de Tomáš Garrigue Masaryk qui l’a visité dans les années 1920 et dont la statue se trouve devant le lycée. La ville n’a hélas pas conservé intacte son enceinte médiévale : son image a beaucoup changé en raison de l’exploitation de l’uranium. Les mines d’uranium de Dolní Rožínka qui se trouvent tout près d’ici et qui sont exploitées sans interruption depuis 1957 sont aujourd’hui les seules mines d’uranium encore actives en République tchèque. Suite à une récente décision du gouvernement, des réservoirs de gaz naturel pour toute la République tchèque seront en plus de cela édifiés à Dolní Rožínka. » Le musée municipal occupe les locaux baroques de l’ancienne mairie. Le bâtiment voisin qui est le siège de la banque Česká spořitelna – la caisse d’épargne tchèque, est une construction fonctionnaliste très originale des années 1930. La place centrale a pour dominante la monumentale église baroque Saint-Laurent, dont les origines remontent à 1238. Au milieu de la place, une colonne baroque datant de 1720, érigée en guise de remerciement parce que la ville a été épargnée par les incendies, se dresse à côté d’une fontaine ornée de groupes de statues de Saint-Cyrille-et-Méthode. Notre guide nous accompagne dans les salles du musée et attire notre attention sur les curiosités les plus importantes :« La ville était la propriété des seigneurs de Pernštejn, une famille très riche à laquelle appartenait pratiquement l’ensemble de la Moravie, au XVe siècle. D’autres propriétaires s’y sont succédés comme les seigneurs de Kunštát ou encore les Lamberk, au XVIIIe siècle. L’un des objets les plus précieux que nous exposons est le casque de Dalečín, baptisé d’après le lieu où on l’a retrouvé tout récemment près des ruines du château de Dalečín. Ce casque est unique en son genre sur notre territoire. Le musée de Bystřice prête cet objet pour une exposition dédiée au 700e anniversaire de l’accession de la dynastie des Luxembourg au trône de Bohême et qui sera inaugurée au mois de décembre à Ostrava. Le casque date de la première moitié du XIVe siècle et représente une trouvaille tout à fait rare et isolée sur le territoire tchèque. »Le musée de Bystřice nad Pernštejnem abrite également une magnifique collection archéologique. Ses différents éléments proviennent des ruines d’anciens châteaux forts, très nombreux dans la région au XIIIe siècle. On y trouve également une belle collection minéralogique, car la région est riche en minerais, ainsi qu’en argent, et en gisements de marbre. Les trilobites exposés témoignent de l’existence d’une vie au fond d’une mer qui recouvrait jadis ce territoire. Les trouvailles préhistoriques d’instruments en silex datent des alentours de 30 000 ans avant notre ère.
Le deuxième étage du musée est réservé aux collections d’art populaire, de céramique, et de métiers de potier, de drapier, de cordonnier, très répandus dans la région aux XVIIIe et XIXe siècles. Une pièce authentique du XVe siècle est celle du veilleur de nuit qui parcourait les ruelles étroites de Bystřice en criant d’une voix chantante toutes les heures et en faisant sa tournée. Sur les murs, on peut apercevoir des restes d’inscriptions laissées ici au XVIe siècle par les soldats. Ces inscriptions sont les mêmes qui se sont préservées au château de Pernštejn. Notre visite se termine au deuxième étage du musée, dans une magnifique salle sous les poutres d’un toit mansardé, baroque à l’origine, et entièrement restauré. Cet espace sert de salle d’exposition et de concert, grâce à ses qualités acoustiques, et il a aussi accueilli le premier grand bal masqué de Bystřice.