La fondation Vision 97 de Václav Havel distingue le penseur autrichien Konrad Paul Liessmann
C’est le philosophe, essayiste et journaliste autrichien Konrad Paul Liessmann qui a reçu mardi à Prague le Prix de la fondation Vision 97 de l’ancien président tchèque Václav Havel et de son épouse Dagmar. Le prix, symbolisé par la crosse d’évêque de saint Adalbert, est décerné chaque année à une personnalité dont les travaux ont élargi de façon marquante l’horizon de l’humanité.
« Elles sont issues du domaine des sciences exactes mais elles dépassent d’une façon importante les limites de ce domaine. Elles sont capables de saisir les connotations plus générales des phénomènes, n’ont pas la fière conviction que nous savons tout ou que nous saurons bientôt ce que nous ne savons pas encore parce que nous sommes de formidables gaillards. »
A 57 ans, Konrad Paul Liessmann est sans doute un des penseurs contemporains parmi les plus originaux. Il est né en 1953 à Villach. Après des études de philosophie, de germanistique, d’histoire, de psychologie et de sociologie à Vienne, il a consacré une attention spéciale notamment à l’enseignement de la philosophie et à la formation des enseignants. Il s’intéressait également aux problèmes philosophiques de la technique et de la culture. Dès le début des années 1990 il a étudié intensivement les problèmes philosophiques auxquels était confronté la société après les changements radicaux dans la vie sociale et politique en 1989.
Ce professeur de l’Université de Vienne a attiré l’attention sur lui et son œuvre en publiant en 2006 une « Théorie de l’inculture (Theorie der Unbildung ) », ouvrage dans lequel il critique le niveau actuel d’érudition en Europe. A son avis, le système d’enseignement actuel ne contribue pas à accomplir l’idéal de « la société savante » mais sert plutôt des objectifs politiques et économiques puissants. En Autriche, Konrad Paul Liessmann a reçu le titre de « Chercheur de l’année 2006 ».La fondation Vision 97 a également publié un livre d’essais de Konrad Paul Liessmann. Selon Jiří Fiala, membre du conseil de Vision 97, en lisant le penseur autrichien, le lecteur acquiert le sentiment qu’il possédait déjà les mêmes idées mais qu’il ne savait pas les exprimer.