Détruire le stade de Strahov pour financer le sport tchèque
Le gigantesque stade de Strahov, qui domine la capitale tchèque depuis la colline de Petřín, et qui constitue le second plus grand complexe sportif au monde en termes de capacité d’accueil, pourrait être détruit et ses terrains revendus. C’est une piste envisagée par l’Union tchèque d’éducation physique qui cherche à pallier les réductions budgétaires prévues par le gouvernement.
« Les nouveaux instruments sont à chercher dans le budget, il y a des instruments pour réduire les frais et les charges. Il y a aussi la question des paris dont on parle souvent ; la réforme des paris doit avoir un sens, être effective et logique. Evidemment, avec l’Union tchèque d’éducation physique, nous essayons de trouver des solutions. Actuellement, ils évaluent de façon très détaillée la valeur de leur patrimoine. La décision sur la vente du stade de Strahov n’est pas encore tombée mais évidemment, c’est un sujet dont on parle et nous cherchons dans toutes les directions. La situation économique est difficile, il faut en tenir compte. »
Ce n’est pas la première fois qu’il est question de la vente de cet espace autour du stade de Strahov. Le projet prévoirait de libérer 35 hectares de terrain dans une des meilleures localités de la capitale, ce qui pourrait représenter environ 7 milliards de couronnes. Une ressource qui serait plus que bienvenue après une coupe de plus de 50 millions de couronnes déjà cette année dans le budget du sport.
Le complexe sportif de Strahov et son immense stade, dont la surface peut contenir lui-même plus de neuf stades de football, est cependant protégé. Construit au début des années 1930, il est toujours associé aux fameuses spartakiades, ces rassemblements sportifs de masse pratiqués sous le régime communiste. Lors de ces manifestations, les gradins du stade pouvaient se remplir jusqu’à 56 000 personnes. En 1960, 750 000 sportifs – un record – se sont relayés dans l’enceinte du gigantesque stade.
Mais même s’il est sur la liste des monuments protégés du ministère de la Culture, l’Union tchèque d’éducation physique espère bien que cet espace sera suffisamment attractif pour que l’Etat et la ville accueillent avec satisfaction la libération de ces terrains.
Quant à l’Union tchèque d’éducation physique, elle aimerait construire, pour 2,5 milliards de couronnes, un nouveau complexe sportif, plus moderne, qu’elle implanterait à Letňany, au nord de la capitale tchèque.