Un spectacle et six auteurs francophones pour une soirée cabaret
Jeudi, le théâtre Disk présentera des extraits des pièces de six auteurs français. La plupart des ces auteurs sont présents à Prague pour travailler la réalisation avec les metteurs en scène Michal Lázňovský et Lucie Málková. Avec des sujets extrêmement différents, allant du problème de la burqa à la personnalité de Jeanne Duval, la muse haïtienne de Baudelaire, le défi à relever était évidemment de donner une harmonie à ce patchwork créatif, comme l’a relevé la jeune comédienne et auteure Joséphine Serre, après avoir évoqué le travail avec les metteurs en scène.
Michal Lázňovský est un des deux metteurs en scène, il explique comment, avec Lucie Málková ils ont abordé la mise en scène :
« Ce n’était pas évident, car les extraits sont très différents. Mais c’est bien, parce que le contraste joue un grand rôle au théâtre. Mais cette logique des extrêmes nous a donné envie, avec Lucie Málková, de faire une confrontation de thèmes différents, de poétiques différentes et de points de vue différents car il faut rappeler que ce ne sont pas uniquement des auteurs français, mais francophones, qui sont présentés. On a organisé les textes d’après cette logique et pour que ça parle aux Tchèques. Ce n’est pas évident car ce sont des extraits courts. »
Tous les registres devraient donc être abordés dans ce collage théâtral. Et comment est-ce que les auteurs eux-mêmes perçoivent-ils la conception de leur propre pièce ? Elvire Maurouard est Haïtienne, elle s’est intéressée à la figure de Jeanne Duval, muse de Baudelaire. Elle évoque la façon dont Lucie Málková s’est emparée du sujet :« Ce qui m’a enthousiasmée, c’est de voir comment la metteur en scène s’est appropriée mon texte, Une Haïtienne pour Baudelaire. J’ai senti qu’elle était remplie d’amour, très exaltée par les propos de Baudelaire à sa muse, Jeanne Duval. Je lui ai quand même dit qu’il ne faut pas nier la dimension tragique parce qu’il y a un fil conducteur, la question de l’esclavage. Donc ça a été difficile pour moi de lui expliquer aussi cette part de tragique. Je pense qu’elle a raison, finalement, de choisir la joie, car c’est avec Une Haïtienne pour Baudelaire que cette atmosphère de cabaret va atteindre son paroxysme. En tout cas, c’est ce que j’en ai compris. »Plus d'informations sur les six auteurs représentés : www.ifp.cz