Prague choisie comme lieu de signature d’un traité américano-russe sur le nucléaire
Cela faisait quelques semaines que des rumeurs circulaient sur le lieu et la date de la signature d’un traité américano-russe de désarmement nucléaire. Il semble désormais plus que probable que ce soit à Prague que Barack Obama et Dimitri Medvedev viennent parapher cet accord, peut-être dès le début du mois prochain.
On sait depuis mercredi matin que les Etats-Unis ont officiellement demandé à la République tchèque d’organiser la cérémonie de signature à Prague. On sait aussi que cette demande a été acceptée par la partie tchèque. C’est Filip Kanda, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, qui l’a confirmé à la télévision publique:
« Nous avons accepté cette possibilité d’organiser la signature à Prague. Mais ce n’est qu’une première étape. Pour l’instant il n’y a pas de date fixée et il est encore trop tôt pour pouvoir en dire davantage. »
Le traité en question doit venir remplacer le traité START de réduction des arsenaux nucléaires détenus par Moscou et Washington, qui représentent 95% des armes atomiques existantes dans le monde. START (Strategic Arms Reduction Treaty) est arrivé à échéance en décembre et le nouvel accord est en train d’être peaufiné à Genève.Une conférence sur la sécurité nucléaire commence le 12 avril à Washington et il semblerait que les deux parties souhaitent conclure leur accord avant. La cérémonie pourrait donc avoir lieu début avril. Dimitri Medvedev, le président russe, doit se rendre à Bratislava le 7 avril et n’aurait pas beaucoup de kilomètres à faire pour rejoindre dans la capitale tchèque son homologue américain Barack Obama.
Ce dernier avait prononcé un discours historique devant le Château de Prague il y a un an. Un discours dans lequel il espèrait un monde sans armes nucléaires. On se doute que c’est aussi pour ça que la partie américaine tient à ce que la cérémonie de signature soit organisée à Prague, pour faire le lien, un an après, avec ce discours prononcé Hradčanské námestí devant des milliers de personnes et dont on a dit qu’il avait été pour beaucoup dans le prix Nobel de la paix attribué quelques mois après au président américain.
Barack Obama semble aimer Prague, ou peut-être que l’administration américaine veut en quelque sorte "dédommager" Prague, après l’abandon du projet de bouclier antimissile qui prévoyait un radar sur le territoire de la République tchèque et sur lequel le gouvernement de l’époque avait beaucoup misé.« Si la signature se fait ici, Prague sera à nouveau au centre de l’attention. Que soit signé ici un accord de désarmement partiel entre les Etats-Unis et la Russie me réjouit. En revanche, le fait que les Etats-Unis aient rompu l’accord signé par Condoleeza Rice et notre ministre Schwarzenberg sur le radar ne m’a pas du tout réjoui », a déclaré mercredi le président du Sénat tchèque Přemysl Sobotka.
L’année dernière, quand Barack Obama était venu à Prague, le pays venait d’entrer dans une grave crise gouvernementale. S’il revient un an après il s’apercevra que les choses n’ont évolué que lentement, avec un gouvernement de transition toujours en place.