Deux militants iraniens lauréats à Prague du prix Homo Homini pour les droits de l’Homme
Le prix « Homo Homini » pour les droits de l’Homme a été décerné mercredi à deux Iraniens proches de l'opposition, Majid Tavakoli et Abdollah Momeni, toujours emprisonnés dans leur pays. Pour en savoir plus sur les deux lauréats de ce prix remis chaque année par l’ONG tchèque People in Need, Radio Prague s’est adressée à la journaliste iranienne basée à Prague, Golnaz Esfandiari, qui travaille pour Radio Free Europe/Radio Liberty. Elle revient sur les parcours de ces deux militants pour les droits de l’Homme dans un pays où ils sont régulièrement bafoués.
« Oui, sa famille a dit cela. Je suis en contact avec son frère qui l’a rencontré il y a quelques jours et qui dit que Majid a été une nouvelle fois torturé en prison, mais qu’il est très fort moralement et qu’il ne regrette pas du tout ce qu’il a fait. »
L’autre lauréat du prix Homo Homini décerné chaque année en ouverture du festival One World de films documentaires s’appelle Abdollah Momeni.
« Abdollah Momeni était un des leaders du mouvement étudiant en Iran. Il est toujours porte-parole de l’association des anciens étudiants iraniens. Il a été arrêté juste après l’élection présidentielle. Il était très proche de Mehdi Karoubi et a critiqué l’élection contestée de Mahmoud Ahmadinejad. Il a été aussi plusieurs fois en prison, il est connu en Iran pour être critique envers le régime de la république islamique et la violation des droits de l’Homme. Il est très respecté parmi les étudiants et les intellectuels. Sa famille nous a dit qu’il avait été torturé en prison. Sa femme l’a rencontré il y a quelques semaines et elle a dit qu’il pouvait à peine marcher seul, qu’il était très mal. »Quelles retombées peut avoir un prix comme le prix Homo Homini pour des personnes enfermées aujourd’hui en Iran ?« C’est vraiment compliqué...C’est sûr que cela va fâcher les autorités iraniennes, qui peuvent mettre davantage de pression sur ces gens qui sont en prison et sur leur famille. Mais quand même, cela montre aussi aux autorités iraniennes qu’elles mettent des gens comme ça en prison, alors qu’ils sont des ‘héros’ qui reçoivent des prix à l’étranger et qui sont des gens qui sont très respectés en Iran. Cela montre aux autorités iraniennes que ce qu’elles font n’est pas bien et qu’elles ne peuvent pas traiter des jeunes gens comme ça. »