Qui sont en Tchéquie les négationnistes de l’holocauste ?
La négation du génocide juif constitue en République tchèque un acte passible de poursuites judiciaires. Le phénomène existe pourtant dans le pays. Le discours négationniste s'inscrit notamment dans les efforts menés par les forces d'extrême droite.
« Il est regrettable que les gens qui ont dû vivre les horreurs de l’holocauste soient aujourd’hui les témoins de sa négation ignoble par certaines personnes ».
Comme partout ailleurs, ces personnes se recrutent en grande partie au sein des formations néonazies, dont les activités publiques sont de plus en plus nombreuses.
A l’instar de leurs confrères étrangers, les néonazis tchèques choisissent les jours de commémoration des victimes de l’holocauste pour défiler dans les rues des grandes villes. La présentation sur le web d’articles mettant en doute le génocide juif et la diffusion de textes et de documents tendancieux sont un autre moyen dont ils se servent largement. Pour l’écrivain Arnošt Lustig qui a fait de la Shoah le thème central de son œuvre, le négationnisme constitue une nouvelle forme d’antisémitisme.Pour sensibiliser le public au problème, la Télévision tchèque a récemment présenté un documentaire intitulé « Les négationnistes de l’holocauste ». Sa scénariste Monika Horsáková explique:
« Lorsque nous avons effectué une enquête parmi les étudiants des universités en Tchéquie, nous avons pu constater que certains d’entre eux ne savaient même pas ce que l’holocauste représentait. C’était pour moi une révélation véritablement choquante. »
Dans le cadre de la nouvelle stratégie gouvernementale de lutte contre l’extrémisme, le ministère de l’Education nationale a décidé de préparer une nouvelle méthodologie d’enseignement de l’holocauste dans les écoles tchèques.
Les extrémistes de droite semblent pour leur part vouloir aller plus loin dans leurs ambitions en cherchant à s’implanter sur la scène politique. Même s’ils n’y sont pas encore vraiment arrivés, ils gagnent toutefois discrètement en puissance : aux dernières élections européennes, leur principal leader, le Parti ouvrier, a obtenu 1% des voix, après avoir précédemment réussi à remporter un certain succès, aussi, aux élections régionales.