La politique climatique de la République tchèque
Le ministère de l’Environnement a présenté, jeudi, son projet baptisé «Politique de protection du climat en République tchèque». Le document doit encore être examiné par des experts avant d’être soumis au gouvernement.
Selon le ministre de l’Environnement, Ladislav Miko, le document démontre que d’importantes réductions des émissions de gaz à effet de serre peuvent être réalisées en Tchéquie sans retombées trop néfastes sur l’économie:
«Il existe toute une série d’analyses au niveau global réalisées par la société McKinley qui démontrent où il est possible de faire des économies. Et nous avons mis au point un projet semblable et avons fixé ce que nous appelons la courbe des frais pour la République tchèque. En somme, nous appelons à débattre de toutes les possibilités d’économies dont la République tchèque dispose.»
Ce qui est essentiel, selon le ministre, c’est que la Tchéquie peut réduire sa production de gaz à effet de serre de 20 à 30 % en appliquant des mesures réalisables sur le plan économique. Ces données seront présentées aux hommes politiques qui devraient les prendre en considération en prenant les décisions importantes. Il s’agit notamment de décider quelle sera la part de l’énergie nucléaire dans l’ensemble de la production énergétique. Et le ministre de souligner que le projet de politique de protection du climat en Tchéquie, qui définit les possibilités existantes et leurs prix, permettra de faire le meilleur choix des moyens de production d’énergie dans le pays:
«Je suppose vraiment qu’il n’est pas nécessaire de s’orienter toujours vers le charbon comme source d’énergie, que dans l’avenir le nucléaire ne jouera pas un rôle aussi important qu’on le dit et que les réductions nécessaires peuvent être atteintes par des mesures d’économie.»
Le document devrait donc être maintenant comparé et harmonisé avec le projet de conception énergétique de l’Etat déjà présenté par le ministère de l’Industrie et du Commerce. C’est sur la base de ces deux documents que devrait naître la stratégie énergétique de la République tchèque à moyen et long terme. Selon le ministre Ladislav Miko, il ne faut pas tarder car le changement climatique est un processus désormais évident:
«Je connais les études qui démontrent clairement la façon dont vont probablement changer les conditions pour les forêts et que nous aurons de plus en plus de problèmes avec les monocultures des épicéas en basse altitude. Nous constatons également par exemple la multiplication des espèces de plantes thermophiles dans la nature. Ces changements sont donc en cours et on ne peut pas supposer que ce processus va s’arrêter.»
Ces changements concernent aussi la République tchèque mais ce qui est important, selon le ministre, c’est qu’il s’agit d’un problème global et que chaque pays européen doit contribuer à trouver une solution. Ladislav Miko espère que lors du prochain sommet climatique de l’ONU à Copenhague, les leaders politiques parviendront, malgré les difficultés économiques existantes, à un accord qui permettrait de réduire, à partir de 2012, les émissions des gaz polluants de 20 à 45 %.