Sophie Hunger envoûte la scène de l'Akropolis à Prague
C’est avec une voix magnifique que la chanteuse suisse Sophie Hunger a fait chavirer le public le jeudi 1er octobre, sur la scène du Palác Akropolis, dans le quartier de Žižkov. La jeune Suissesse, dont la carrière est en train d’exploser en France et en Europe, avec sa musique envoûtante, faite de rock, de folk et de soul, s’est produite pour la première fois comme tête d’affiche en République tchèque. Il y a deux ans, elle avait néanmoins assuré la première partie du jazzman Erik Truffaz. Elle a partagé ses impressions au micro de Radio Prague.
Vous parlez beaucoup, vous racontez des histoires, vous rigolez avec les gens. Sur scène, c’est un plaisir pour le public, à l’évidence, mais aussi un plaisir pour vous ?
« Oui, mais ce n’est pas toujours comme ça. Il y a des soirs où je ne dis presque rien. Mais ce soir, je me sentais très bien. Les gens étaient si gentils. C’était un des soirs où on a un sentiment pour le public. »
Vous avez amusé plusieurs fois le public en faisant des reprises et en disant, comme une devise, qu’une reprise est une chanson de quelqu’un d’autre, mais cela ne veut pas dire que ce n’est pas votre chanson. Que voulez-vous dire par là ?
« Je pense toujours que si on trouve un morceau qu’on aime beaucoup, et qu’on commence à le jouer, ça devient son propre morceau, et ce n’est plus une chanson étrangère. Ça devient quelque chose de soi-même. »
Vous jouez du piano, de la guitare, de l’harmonica, vous avez une voix sublime. Quand vous êtes-vous rendue compte que vous aviez une très belle voix et quand avez-vous commencé à jouer de la musique ?
« Je ne me souviens pas vraiment d’un jour spécifique mais quand j’étais enfant, je me suis rendue compte que j’avais une fois très forte. A l’école par exemple, je pouvais chanter plus fort que les autres. Ensuite, j’ai commencé à imiter mes professeurs et mes amis. J’ai essayé d’imiter d’autres chanteurs, de chanter comme Ray Charles. Et après, j’ai commencé à m’imiter moi-même, à jouer avec ma voix, et à jouer avec mes morceaux. »
Vous avez chanté en suisse allemand, et vous avez averti le public que vous alliez chanter dans votre langue maternelle et que personne n’allait rien y comprendre. Les musiciens tchèques qui vont jouer à l’étranger comprendraient très bien le sentiment que cela peut procurer. Est-ce que c’est important de chanter dans votre langue maternelle et cela vous permet-il d’exprimer d’autres choses qu’en chantant en anglais ou en français ?
« Oui, c’est quelque chose qui a beaucoup de pouvoir pour nous. Au moment où je le chante, je sais que je fais partie des gens qui peuvent décider comment cette langue sonne. D’une certaine façon, je peux créer cette langue, parce que c’est ma langue. Et c’est une relation que j’ai seulement avec le suisse allemand, parce qu’avec toutes les autres langues, il y a toujours cette distance, ainsi que du respect. Avec le suisse allemand, c’est moi qui fait la langue, puisque je fais partie des gens qui parlent cette langue. »
Allez-vous revenir à Prague ?
« Oui, j’aimerais bien revenir et j’espère vraiment que ce ne sera pas dans pas trop longtemps. J’ai déjà dit à Borek qui organise les concerts ici que je veux bien revenir très tôt parce qu’on aime vraiment bien venir ici. »