Traité de Lisbonne : Prague de plus en plus sous pression
Pendant deux petites semaines encore, les yeux vont être braqués sur l’Irlande, où doit se dérouler le 2 octobre un second référendum sur le Traité de Lisbonne. Après ce vote – s’il est positif cette fois - c’est sûr, c’est sur la République tchèque que va à nouveau se focaliser l’attention. Sur la personne du président de la République évidemment, puisque c’est à Václav Klaus que reviendra de signer la ratification. Mais aussi sur la Cour constitutionnelle tchèque, qui va de nouveau être saisie par des sénateurs la semaine prochaine... et dont la décision sera patiemment attendue par Václav Klaus.
« On a eu un rapport du Premier ministre irlandais Brian Cowen, dont vraiment je salue le courage, sur le référendum du 2 octobre. On verra, mais enfin pour l’instant il semble que ça se passe plutôt bien. On a eu une explication du Premier ministre tchèque – qui est un homme de grande qualité aussi – sur la situation en Tchéquie. J’ai dit clairement que si les Irlandais répondaient oui, il n’était pas question que nous acceptions de rester dans le flou artistique avec une Europe qui n’aurait pas les institutions qu’elle mérite en pleine crise... Et donc il faudrait en tirer les conséquences... Lesquelles ? Ce sera l’objet d’un prochain rendez-vous. »
« Flou artistique », « tirer les conséquences » : le quotidien tchèque Dnes en conclue que « Sarkozy met la pression sur Klaus » mais précise qu’il n’est pas le seul et cite notamment le chef du gouvernement slovaque, Robert Fico. Selon ce dernier, « tout le monde est plus nerveux à cause de Klaus qu’en raison du référendum irlandais ».
La crainte, comme le rappelle le Times daté de ce lundi, est que la ratification soit tellement retardée à Prague qu’elle n’ait pas lieu avant les élections législatives en Grande-Bretagne. Des élections qui, si elles sont remportées par les conservateurs, pourraient signifier un référendum sur le Traité de Lisbonne outre-Manche... Bref bientôt trois mois après la fin de sa présidence européenne, la République tchèque risque, pour quelques temps encore, de continuer à faire parler d’elle.