La crise devient un des grands thèmes de la nouvelle saison au Théâtre national de Prague
C’est avec un rideau nouvellement restauré que le Théâtre national de Prague aborde sa 127e saison. La vénérable institution, qui réunit d’ores et déjà trois théâtres et trois troupes, de théâtre dramatique, d’opéra et de ballet, s’apprête à accueillir en son sein un ensemble supplémentaire, celui de Laterna magica (Lanterne magique). L’ensemble qui produit des spectacles mariant le théâtre, la danse et le cinéma apportera à l’institution aussi sa salle située avenue Národní donc tout près de l’édifice historique du Théâtre national. La fusion aura lieu le 1er janvier 2010.
Selon la dramaturge Iva Klestilová, responsable du programme de la troupe de théâtre dramatique, la crise se reflétera cependant aussi sur le répertoire de cette saison :
«Je dois dire que le plan dramaturgique de la troupe de théâtre dramatique est influencé d’une façon marquante par le thème de la crise. Je ne sais pas si nous avons réalisé en préparant ce plan quelles seraient les retombées de la crise dans le théâtre et dans toute la société. Aujourd’hui nous le savons et nous le voyons tout à fait concrètement. Et je dois dire que pratiquement toutes les pièces que nous allons présenter au cours de cette saison reflèteront très nettement ce thème.»
Parmi les premières de la saison 2009-2010 figureront donc entre autres «Le Marchand de Venise» de Shakespeare, «L’Opéra de quat’sous» de Brecht, «En attendant Godot» de Becket et la comédie corrosive d’Elfriede Jelinek intitulée «Ce qui est arrivé quand Nora a quitté son mari».
La troupe de ballet prépare pour cette saison deux nouveaux spectacles modernes qui ont été présentés aux journalistes par le chorégraphe Petr Zuska, chef de la troupe:
«Dans la saison 2009-2010 nous présenterons deux premières, dont celle du drame dansé ‘Faust’ qui sera donnée sur la scène du Théâtre des Etats le 5 décembre. Evidement il ne s’agit pas d’une simple adaptation de la célèbre tragédie de Johann Wolfgang von Goethe. Cela ne serait pas réalisable par le théâtre dansé. Il s’agit plutôt d’un récit qui d’une certaine façon prend source dans le thème faustien et s’appuie sur lui.»
L’histoire de ce drame dansé est située en Allemagne dans les années trente et quarante du XXe siècle et la préparation du spectacle a été confiée à Libor Vaculík, chorégraphe qui a déjà monté tout une série de spectacles au Théâtre national. Le chef de l’ensemble d’opéra Jiří Heřman, lui, rappelle que le répertoire lyrique de la prochaine saison sera marqué par le 50e anniversaire de la mort du compositeur Bohuslav Martinů:
«Au Théâtre national nous présenterons trois premières et deux autres premières sont également prévues au Théâtre des Etats. Il s’agit en premier lieu d’une œuvre de Bohuslav Martinů. En commun avec le chef d’orchestre Jiří Bělohlávek nous avons plongé il y déjà six mois dans le mysticisme médiéval et nous préparons ensemble pour le 29 octobre prochain la première de l’opéra de Martinů ‘Miracles de Notre Dame’.»
L’ensemble lyrique dirigé depuis cette saison par le jeune chef ambitieux Tomáš Netopil présentera encore au cours de la saison la première de la célèbre bouffa de Mozart « Cosi fan tutte », et le public verra également une nouvelle production des ‘Contes d’Hoffmann’ d’Offenbach. En juin prochain aura lieu la première de ‘Katia Kabanova’ de Janáček dans une mise en scène de Robert Wilson.
