Czech Airlines dans le rouge
Après le retrait jeudi 20 août du groupe Air France-KLM de l’appel d’offres qui avait été lancé pour le rachat de Czech Airlines, la situation de la compagnie tchèque ne semble pas s’améliorer. La valeur comptable de CSA est tombée pour la première fois dans les chiffres négatifs, puisqu’elle est estimée à -708 millions de CZK. La vente de certains de ses biens et la gestion de la compagnie sont au cœur des débats.
Moins 708 millions de CZK, c’est donc le montant du capital de Czech Airlines, constitué par les contributions de l’Etat, les bénéfices et les pertes de la société. Il s’agit de chiffres avancés par le quotidien Mlada Fronta Dnes, d’après des documents obtenus du conseil de surveillance de CSA. En 2000, le capital de la compagnie était évalué à 2 milliards 234 millions de CZK. Il aurait donc chuté de presque quatre fois sa valeur en moins de 10 ans.
Le conseil de surveillance de CSA, qui s’est réuni lundi 24 août, a d’ailleurs confirmé les mauvais résultats de la compagnie et les 1,8 milliards de CZK de pertes sur les six derniers mois. Même si les prévisions n’étaient pas bonnes, elles se limitaient à une perte de 960 millions de CZK.
Avec la présence exceptionnelle de deux ministres, le ministre des Finances Eduard Janota et le ministre des Transports Gustáv Slamečka, le conseil a décidé de suivre le plan de sauvetage de la compagnie, mais de façon partielle. Il s’agit donc de restructurer la compagnie, en réduisant certaines liaisons, comme celles reliant Prague à New-York ou à Manchester, et en remerciant 860 des 4 600 employés de la compagnie. Ivan Kočárník, président du conseil de surveillance de CSA, a néanmoins déclaré que le conseil ne voulait pas se précipiter. Ainsi, aucun bien ne devrait être vendu avant la fin du processus de privatisation, même si un accord préalable pour entamer les négociations sur la vente ou la restitution de six des cinquante avions de la compagnie a été établi.
Le conseil de surveillance n’a d’autre part pas fait d’allusion à la responsabilité du président de CSA Radomír Lašák. Son management est pourtant sévèrement critiqué par certains hommes politiques tchèques. Jiří Paroubek, président du parti social-démocrate CSSD :
« Les résultats de ces premiers six mois de l’année sont tragiques. Monsieur Lašák ne s’est pas révélé un manager de crise. Je pense que le gouvernement doit agir et je pense qu’il faut un changement de personne. »
Pour l’ancien Premier ministre et chef de file de l’ODS Mirek Topolánek, les mauvais résultats de la société n’incombent pas uniquement à Radomír Lašák :
« Cette situation est pesante. Soit CSA sera vendu, soit la compagnie aura des problèmes existentiels, or le président actuel n’y peut rien. »
Le consortium Unimex Travel Service est le dernier candidat au rachat de la société Czech Airlines. Son propriétaire, Jiří Šimáně, a fait savoir qu’il était au courant des mauvais résultats de la compagnie tchèque.