Ecole d’été d’études slaves : « les Français, nous ne sommes pas très doués en langue, et c’est gênant »

Toujours plus de témoignages sur Radio Prague. Avec la suite de notre série d’été sur les étudiants francophones des cours d’été d’études slaves. Chaque année, ils sont des dizaines à consacrer un mois de leurs vacances à un apprentissage intensif du tchèque. Emma Le Gueziec est étudiante en histoire de l’art à Paris. Elle espère pouvoir apprendre suffisamment le tchèque pour pouvoir venir y étudier plus tard.

« J’ai commencé à apprendre le tchèque à Rennes, en première année d’histoire de l’art. J’ai eu quatre heures de tchèque par semaine, pendant deux ans. J’ai arrêté cette année car à Paris il n’existe pas cette option-là. »

Pourquoi le tchèque ?

« Je pense que j’ai vu une très bonne émission « Des racines et des ailes » lorsque j’étais adolescente sur Prague, qui m’a beaucoup marquée. Et puis c’était aussi l’époque où je lisais un peu Kafka. »

Quel est ton projet avec ces cours de tchèque ? Vivre ici ?

« J’ai envie de trouver un sujet de recherche pour mon Master 1 en histoire de l’art à Paris sur la République tchèque. Pour l’instant j’avoue n’avoir aucune idée, je cherche, j’essaie de visiter au maximum, les églises, les musées, etc., de tout voir pour me nourrir de patrimoine et de culture tchèques, et je verrai plus tard. J’espère que ça va m’apparaître d’un coup ! »

Cela fait une semaine que tu étudies le tchèque, comment ça se passe ?

« Ca se passe bien, il y a une bonne ambiance. C’est plus facile pour les Français car le professeur parle français. Ça demande beaucoup de concentration par contre, on est très fatigués après, car c’est une langue qui est très dure pour les Français, au niveau de l’alphabet ou de la prononciation, certains mots sont inconnus pour nous. Mais sinon c’est vraiment bien. J’ai vraiment plaisir à me lever le matin très tôt, à prendre le tramway avec une magnifique vue sur le château. C’est très agréable. »

Les Français sont assez réputés pour ne pas être doués en langue. C’est vrai ?

« Oui c’est vrai ! En anglais par exemple. Et c’est très étonnant parce qu’une bonne partie des étrangers parlent très bien français et c’est très gênant pour nous. »

Pourquoi ? Quelles peuvent en être les causes ?

Vltava á Prague | Photo: Štěpánka Budková,  Radio Prague Int.
« Je pense que c’est le système scolaire. Et aussi à la télévision nous avons très peu de films en version originale. Dans d’autres pays, les enfants ont leurs dessins animés sous-titrés donc ils s’habituent très tôt à entendre la langue. Et puis ça vient aussi du fait que le français est une langue très parlée dans le monde, comme l’anglais pas exemple. C’est une facilité pour nous et on ne s’oblige pas à apprendre d’autres langues. »

Qu’en est-il de Prague ? Que penses-tu de la ville ?

« J’aime beaucoup Prague : ce qui est agréable par rapport à Paris, qui est une ville haussmannienne, c’est que Prague est vraiment baroque, et j’aime ce changement. Il y a beaucoup de très vieilles bâtisses. Moi j’aime surtout l’architecture, on trouve vraiment de tout à Prague, architecture cubiste, art nouveau, baroque et empire bien sûr. »