La montée de l’extrême droite, cause principale de la fuite des Roms
Le gouvernement a approuvé, mardi, l’analyse sur la situation de la communauté rom dans le pays présentée par le ministère en charge des Droits de l’homme et des Minorités. La publication de ce rapport fait suite à la décision prise par le Canada, la semaine dernière, de réintroduire une obligation de visa pour les Tchèques désirant voyager au Canada, et ce en réaction au nombre grandissant de demandes d’asile émanant majoritairement de Roms tchèques. Selon le document, l’augmentation des manifestations d’extrémisme en République tchèque serait la principale raison de l’exode des Roms pour le Canada ces derniers mois.
« D’une manière générale, c’est une volonté d’améliorer leurs conditions de vie. Il ne s’agit pas seulement d’un sentiment d’insécurité provenant des manifestations des groupes d’extrême droite, mais aussi de toutes les formes de discrimination auxquelles les Roms sont confrontés dans diverses situations de la vie quotidienne, que ce soit dans les commerces, au travail ou dans la recherche d’un logement. Autant de situations avec lesquelles les partisans de l’extrême droite n’ont rien à voir. »
Le ministre en charge des Droits de l’homme et des Minorités a toutefois précisé que si les raisons de cette vague d’émigration ont pu être clairement établies, elles n’ont toutefois pas été concrètement définies en chiffres. Selon Michael Kocáb, il s’agit là toutefois d’un problème qui n’est pas propre à la République tchèque, mais auquel est confronté l’ensemble de l’Europe.Le rapport laisse néanmoins apparaître que les conditions de vie des Roms en République tchèque sont insatisfaisantes à plus d’un point. Ainsi, un quart des écoles primaires du pays situées à proximité des zones dites d’exclusion habitées par les Roms n’offrent pas les mêmes conditions d’enseignement selon les origines des enfants. Par ailleurs, une étude réalisée l’année dernière par la Banque mondiale a établi que plus de la moitié des Roms tchèques en âge de travailler étaient sans emploi et n’étaient même pas inscrits au chômage. Enfin, le salaire moyen des Roms exerçant une activité professionnelle dépasse à peine 40 % du salaire moyen dans l’économie tchèque. Un faible montant des revenus qui s’explique toutefois partiellement par un niveau d’éducation général au sein de la minorité rom lui aussi nettement inférieur à la moyenne.