David Cadier : « Il faut bien comprendre la perception tchèque de la politique étrangère européenne » (II)
Nous retrouvons aujourd’hui David Cadier, doctorant au centre d’Etudes européennes de Sciences-Po et au Cefres. Dans la suite de cet entretien consacré à la politique étrangère de la République tchèque, David Cadier s’intéresse plus particulièrement aux quatre pays dits de Visegrád, la République tchèque, la Slovaquie, la Pologne et la Hongrie. Au micro de Radio Prague, ce jeune chercheur compare ainsi leurs relations avec la Russie.
Vous vous êtes intéressé au projet de radar en République tchèque, un important sujet de politique intérieure qui divise. Que peut nous apprendre ce projet de radar sur le rôle de la République tchèque sur la scène européenne ?
« C’est en effet un cas intéressant, encore une fois dans une perspective comparative. Car on voit que la Pologne et la République tchèque n’accordent pas la même signification à ce projet de radar. Il y a des deux côtés une volonté de maintenir une présence militaire américaine en Europe, c’est un aspect fondamental de la politique étrangère de ces pays depuis des années. Et c’est évidemment hérité de l’histoire. En revanche la République tchèque perçoit cette participation au projet américain un peu comme une façon de réaffirmer l’ancrage de la République tchèque dans ce qu’ils appellent la zone ‘euro-atlantique’. Tandis qu’à Varsovie, plusieurs fois dans les discours de politique étrangère on voit que ce projet est presque explicitement présenté comme une protection par rapport à la Russie. Alors que, officiellement, dans le discours américain, c’est évidemment un bouclier qui est là pour enrayer des menaces balistiques émanant du Moyen-Orient et de l’Iran en particulier. »