Le nouveau gouvernement d’experts est complet
Six semaines après la démission du cabinet de centre-droit de Mirek Topolánek, le Premier ministre désigné Jan Fischer a présenté, mardi, la liste définitive des noms des ministres du nouveau cabinet intérimaire, qui gouvernera le pays jusqu’à la tenue d’élections législatives anticipées, en octobre prochain.
« Ce gouvernement n’existe pas en dehors de la réalité constitutionnelle ou politique. La communication avec les représentants des divers partis politiques aura lieu systématiquement et à tous les niveaux. »
Six des seize ministres du nouveau cabinet ont été nommés sur proposition du Parti civique démocrate (ODS), principale formation de la coalition défunte, huit autres par la social-démocratie (ČSSD), jusqu’alors principale force de l’opposition, et deux par les Verts, le seul parti à avoir reconduit un membre du cabinet démissionnaire, en l’occurrence le ministre chargé des droits de l’homme et des minorités.
Le plus difficile dans la composition du cabinet a été de trouver un consensus entre l’ODS et le ČSSD sur le poste crucial du ministre des Finances. La préparation du budget de l’Etat pour 2010 sera, en effet, le thème numéro un de ce cabinet. Ce consensus n’a été trouvé qu’à la dernière minute. Finalement, le choix s’est porté sur l’ancien vice-ministre Eduard Janota, en faveur duquel a joué la longue expérience de la conception du budget pour de nombreux cabinets précédents. Eduard Janota a déjà fait savoir sa priorité : réduire les dépenses de plus de 60 milliards pour faire en sorte que le déficit ne dépasse pas les 150 milliards de couronnes.Puisque la tâche du Premier ministre désigné était non seulement de composer un cabinet d’experts, mais aussi de garantir qu’il obtiendra la confiance des députés, il a fallu modifier à la dernière minute également le candidat au poste de ministre de l’Industrie et du Commerce, et ce afin d’éviter tout éventuel soupçon de lien avec les intérêts économiques de l’autre partie. Certaines réserves, en raison d’un possible conflit d’intérêts, avaient accompagné la nomination du chef du Bureau anti-monopole Martin Pecina au poste de ministre de l’Intérieur. Le ČSSD, qui l’a nommé, soutient son ambition d’imposer ce que le cabinet Topolánek n’avait pas réussi – interdire le Parti ouvrier nationaliste. Le cabinet intérimaire sera nommé par Václav Klaus, comme prévu, vendredi.
L’événement fait la une des journaux. Le journal économique Hospodářské noviny attire l’attention sur la présence de quatre anciens membres du Parti communiste dans ce cabinet, y compris son chef, et il écrit que « si le nouveau cabinet devait être un cabinet des sans parti, l’ODS ainsi que le ČSSD se sont pourtant assurés, pour les cinq prochains mois, une certaine influence dans les secteurs où ils ont ‘ leurs’ ministres. Ainsi, le grand perdant, est la Tchéquie, qui, par la chute du cabinet au milieu de la présidence de l’Union européenne, a compromis sa réputation aux yeux de l’Europe. »