Nouvelles expositions permanentes de la Galerie nationale

La Galerie nationale

Des œuvres créées au tournant des XIXe -XXe siècles, dont une vaste exposition de tableaux de František Kupka, les chefs d’œuvre du cubisme tchèque, l’art social, ainsi que la peinture et la plastique tchèque et slovaque contemporaines, voilà les nouvelles expositions permanentes de la Galerie nationale installées depuis le mois d’avril au palais des Foires, dans le 7e arrondissement de Prague.

La Galerie nationale
Le palais des Foires accueille l’art tchèque moderne depuis 1995, date de l’achèvement des travaux de reconstruction du bâtiment fonctionnaliste ravagé en 1974 par un incendie. Les nouvelles expositions inaugurées 14 ans après doivent présenter l’art moderne dans un contexte nouveau, observe le directeur de la Galerie nationale, Milan Knížák:

« Nous avons fait en sorte que les expositions saisissent plus que le côté artistique. Cette fois, nous sommes entrés dans une confrontation singulière. D’une part, nous présentons l’utopie que l’art tchèque a toujours remplie et de nouveau, de l’autre, nous évoquons la réalité des différentes époques dans un espace social. Nous sommes peut-être les premiers à avoir intégré dans nos expositions les armes, non pas dans un design spécial, mais les vraies armes, modernes, sophistiquées, froides, conçues pour tuer... »

František Kupka,  'Le soleil d'automne',  photo: CTK
Le contexte social et de l’époque de l’exposition, ce sont par exemple aussi les automobiles historiques Škoda ou les objets provenant du légendaire pavillon tchécoslovaque à l’exposition universelle de 1958 à Bruxelles. Une place importante est réservée au peintre considéré comme le pionnier d’art abstrait, František Kupka :

« František Kupka et son œuvre vaste sont présentés d’une façon exceptionnellement large. Les tableaux exposés, plus de 70, créent une nouvelle grande exposition permanente de cet artiste. On n’en parle pas souvent, mais la Galerie nationale possède l’une des plus importantes expositions de Kupka dans le monde. »

Le commissaire de l’exposition Tomáš Vlček poursuit pour sa part sur l’accent mis par les nouvelles installations :

« Il n’y va pas seulement des 1310 oeuvres exposées, mais avant tout de l’interprétation de l’art tchèque moderne : depuis les signes de modernité dans les œuvres de Josef Navrátil, Josef Mánes ou Karel Purkyně, à travers la formation des nouvelles tendances dans la génération d’artistes autour du Théâtre national comme Mikoláš Aleš, Josef Václav Myslbek, Jakub Schikaneder, continué par l’expressionnisme, le cubisme et l’art social jusqu’aux tendances avant-gardistes… »

L’inauguration des nouvelles expositions au palais des Foires n’est pas l’unique changement qui attend les visiteurs de la Galerie nationale. Ainsi, le palais Salm sur la place de Hradčany nouvellement restauré accueillera les collections d’art du XIXe siècle qui y seront déménagées depuis le couvent Saint-Georges qui abritera l’art gothique, toujours exposé au risque d’inondations dans son siège actuel, le couvent Sainte-Agnès. Un changement attend la collection d’art asiatique qui déménagera, déjà cet été, du château de Zbraslav au palais Kinski, sur la place de la Vieille-Ville de Prague.