Le « maçon tchèque » - une espèce en voie de disparition

Le métier d’artisan vaut de l’or – l’artisanat demeure vivant. Tel est le slogan de la campagne pour promouvoir l’apprentissage qui vient d’être lancée par la municipalité de Prague et qui coûtera deux millions de couronnes.

Photo illustrative: Štěpánka Budková
Charpentier, forgeron, boulanger, cordonnier, vitrier, maçon, couvreur, ferblantier, relieur… Voilà les métiers qui manquent dramatiquement de main d’oeuvre et ceux qui les exercent représentent ce que l’on a l’habitude d’appeler « une espèce menacée ». Si le problème touche l’ensemble de la République tchèque, il est particulièrement ressenti dans la capitale du pays. La municipalité de Prague a décidé d’agir en lançant une campagne dont le but consiste à attirer les écoliers et collégiens vers des centres d’apprentissage et des écoles techniques, à augmenter leur prestige aux yeux du public et à empêcher la disparition de certaines professions manuelles. Elle se déroulera sous forme d’actions de promotion et d’information destinées aux mineurs et à leurs parents, sous forme aussi de différents concours, de débats, de panneaux publicitaires.

« Les artisans qui viennent de l’étranger ne sont plus à même de remplacer la main d’œuvre qualifiée répondant aux standards qui sont courants en République tchèque », précise Marie Kousalíková, maire adjointe de Prague. A présent, il n’y à Prague - qui compte plus d’un million d’habitants - que près de trois mille apprentis, toutes disciplines confondues. Selon certaines évaluations, ce chiffre risque de baisser radicalement au cours des prochaines années, au moment où, paradoxalement, la demande d’artisans de qualité a tendance à augmenter.

Certains s’attendent à ce que la situation dans ce domaine s’améliore en réaction à la crise économique. Il n’est effectivement pas rare de voir d’ores et déjà d’anciens universitaires suivre des stages de reconversion pour devenir, par exemple, ramoneurs.