Václav Klaus, fidèle à lui-même et prévisible
Nous avons retenu quelques réactions au discours prononcé par le président tchèque Václav Klaus devant les députés européens.
Sur le sol du Parlement tchèque, le Premier ministre Mirek Topolánek a défendu le droit du président d’exprimer ses opinions:
« S’il existe un échange démocratique de points de vues, il doit être respecté tant chez nous qu’au niveau européen. Au niveau parlementaire, le président Václav Klaus a tout à fait le droit de dire ce qu’il pense ».
Enthousiasme. Voilà l’expression utilisée en réaction au discours de Václav Klaus par plusieurs membres du Parti civique démocrate (ODS), issus notamment des rangs « rebelles » de ce premier parti gouvernemental. Le social-démocrate Lubomir Zaorálek est bien loin de partager ce sentiment :
« Tout le monde devrait tenir compte de ce qu’à partir du moment où le président Václav Klaus prononce un discours au Parlement européen, il exprime la position de la République tchèque. Ses opinions sont perçues comme celles des Tchèques. »L’ensemble des quotidiens nationaux de ce vendredi commente le discours de Václav Klaus. Lidové Noviny salue la « hardiesse » du président tchèque. Le quotidien économique Hospodářské noviny souligne qu’« au moment où l’Europe centrale et de l’Est représente la région la plus menacée au monde, le président tchèque prêche à Bruxelles le déficit démocratique de l’Union européenne ». Le commentaire paru dans le journal Právo s’ouvre sur un ton ironique : « Quel bonheur d’avoir à la tête de l’Etat un président qui sait donner une réponse à tous les problèmes sur lesquels le monde entier se casse la tête ». Mladá fronta Dnes écrit que, après l’installation de la sculpture Entropa à Bruxelles, avec le discours de Václav Klaus, une deuxième immense provocation est venue de Prague, pendant la présidence tchèque de l’Union européenne.