Coalition gouvernementale : un coup pour rien ?

Mirek Topolanek, photo: CTK

C'est ce lundi que les chefs de trois des cinq partis politiques représentés à la nouvelle Chambre des députés ont signé un accord de coalition. Conservateurs de l'ODS, chrétiens-démocrates du KDU-CSL et le parti des Verts (SZ) se sont entendus sur les priorités de leur nouveau gouvernement et sur la répartition des portefeuilles ministériels.

Martin Bursik,  photo: CTK
Le cabinet est réduit à 16 membres, avec 9 sièges dont celui de Premier ministre réservés au vainqueur des élections de début juin, Mirek Topolanek, et à son parti, l'ODS. Miroslav Kalousek, dont la formation a pourtant essuyé une relative défaite électorale, sera l'un des trois ministres chrétien-démocrates dans ce gouvernement. Les Verts obtiennent également trois ministères, pour la première fois de leur jeune histoire, dans cette coalition souvent définie comme étant « de centre-droit » mais qu'ils préfèrent appeler « une coalition verte-droite ». On écoute le chef du parti écologiste tchèque, Martin Bursik, qui entend jouer un rôle dans les négociations futures :

« Nous sommes relativement frais sur la scène politique. Nous aimerions aider à faire en sorte que les négociations permettent de trouver un dénominateur commun, notamment sur le programme du gouvernement, de manière à ce que les sociaux-démocrates se décident à soutenir ce programme, pour que le gouvernement remplisse également le programme du parti des Verts. »

Jiri Paroubek et Mirek Topolanek,  photo: CTK
Sans le soutien du Parti social-démocrate (CSSD) de Jiri Paroubek, cette coalition ne pourra effectivement pas obtenir la confiance du Parlement, les trois partis de la coalition n'ayant pas de majorité suffisante. Pour l'instant, ce soutien semble plus qu'hypothétique, et Jiri Paroubek, encore chef du gouvernement sortant, estime que si la tentative de Mirek Topolanek échoue, ce sera à lui d'essayer de former un nouveau gouvernement. Apparemment, le président de la République ne l'entend pas de cette oreille.

« Je pense lui avoir indiqué plusieurs fois qu'un tel espoir n'est pas fondé », a indiqué Vaclav Klaus, qui donnerait une seconde chance à l'ODS en cas d'échec de la première tentative. Jiri Paroubek considère qu'en prenant de telles initiatives, le chef de l'Etat prend parti et se comporte comme le président d'honneur de l'ODS :

Le président Vaclav Klaus,  photo: CTK
« Pour le moment, les 100 mandats de députés de droite et les 100 mandats de députés de gauche ont exactement la même valeur, n'en déplaise à Monsieur le président ou à quiconque. Nous devons nous entendre, et ultimatum et diktat ne sont pas les meilleures méthodes pour s'entendre. »

C'est ce mardi que commencent les sessions de la nouvelle Assemblée. Une Chambre basse composée de 200 députés et exactement divisée, selon les mots de Jiri Paroubek, entre la droite et la gauche - communistes et sociaux-démocrates d'un côté, conservateurs, chrétiens-démocrates et verts de l'autre.

L'élection du nouveau président de cette assemblée s'annonce donc cruciale, d'autant que ce sera à lui - ou à elle - de nommer le futur Premier ministre si les deux premiers gouvenements n'obtiennent pas la confiance des députés. Les principaux candidats sont Miroslava Nemcova pour l'ODS et le social-démocrate Lubomir Zaoralek, qui avait assuré la présidence pendant la dernière législature.