L’industrie automobile confrontée à la crise : 10 000 emplois pourraient être supprimés
L’industrie automobile tchèque, un des moteurs de l’économie du pays, vit actuellement des jours difficiles. Conséquence de la crise financière mondiale, jusqu’à 10 000 emplois pourraient ainsi être supprimés dans le secteur dans les prochains mois, tandis que Škoda Auto, le plus grand constructeur tchèque, a interrompu cette semaine sa production. Parallèlement, jeudi, le ministère des Finances a revu à la baisse son estimation de la croissance économique du pays pour 2009. Là où la République tchèque affichait encore un taux de 6,6 % en 2007, celui-ci ne devrait plus être que de 3,7 % l’année prochaine.
La crise financière qui sévit dans le monde frappe de plein fouet une activité dont la part annuelle dans le produit intérieur brut de la République tchèque est estimée à 7,5 %. Pour 2009, l’Association de l’industrie automobile prévoit pour le secteur un taux de croissance de l’ordre de 1 à 2 %. Une raison parmi d’autres qui explique que le ministère des Finances a une nouvelle fois revu à la baisse les chiffres de la croissance du pays.
Les constructeurs automobiles se plaignent essentiellement du taux de change de la couronne, trop fort à leur goût depuis de nombreux mois, ainsi que de charges salariales trop importantes. Leurs fréquents appels à une adoption rapide de l’euro sont pour l’instant toujours restés sans écho du côté du gouvernement qui se refuse toujours à fixer une date. Une attitude qui ne devrait pas évoluer dans un proche avenir. Face à l’évolution de la crise, le gouverneur de la banque centrale, Zdeněk Tůma, a en effet invité le Cabinet, jeudi, à faire preuve de patience et à ne surtout pas prendre de décision hâtive.
Confrontés à ces nouvelles difficultés, les entreprises tchèques estiment être de moins en moins compétitives sur les marchés étrangers. Et si elles disposent encore de suffisamment de commandes, elles se plaignent surtout de ne plus être en mesure de décrocher de nouveaux contrats. Une situation forcément inquiétante pour l’avenir de tout un pan de l’économie tchèque dont les décideurs et les responsables politiques ont fait le choix, il y a quelques années, de devenir partiellement dépendants.