Le défilé néonazi interdit à Plzen – la police craint un rassemblement ailleurs
La municipalité de Plzen a interdit un défilé prévu par l'extrême droite samedi. C’est ce qu’a annoncé le maire, qui a donc fini par prendre la même décision que le maire de Prague en novembre dernier, quand des néonazis avaient voulu défiler dans le quartier juif de la capitale.
« Nous suivons la situation depuis le début de la semaine avec la police, notamment ce qui se dit sur les sites Internet, et nous nous sommes rendu compte que ce qui s’est passé à Prague pouvait se répeter ici. Et Plzen est dix fois plus petite que Prague, donc la menace sur la sécurité en ville est considérablement plus grande. »
Cette marche était prévue le lendemain d’une date plus que symbolique. Le 18 janvier marque le début de la déportation des premiers Juifs de Plzen, en 1942. Le parcours du défilé traversait entre autres le quartier de la Grande synagogue, la troisième plus grande synagogue du monde, devant laquelle la communauté juive a maintenu son rassemblement, prévu samedi en début d’après-midi.
Selon la police tchèque, qui a organisé une conférence de presse spéciale vendredi, les néonazis devraient respecter l’interdiction du maire de Plzen, mais environ 700 d’entre eux - des Tchèques mais aussi des étrangers - pourraient se réunir ailleurs, peut-être à Prague, où ils avaient déjà eu l’intention de manifester le jour anniversaire de la Nuit de Cristal et où certains d’entre eux s’étaient fait tabasser par des militants antifascistes.Les forces de l’ordre prévoient une opération d’envergure avec plus d’un millier d’hommes mobilisés, des canons à eau et un hélicoptère. « Je peux vous dire que la police est prête à intervenir de la même manière qu’elle est intervenue à Prague il y a quelques semaines », a indiqué le ministre de l’Intérieur Ivan Langer.
De son côté, la police allemande a indiqué qu’elle allait intensifier les contrôles dans les zones frontalières pour empêcher les extrêmistes allemands de se rendre en République tchèque samedi.