Un SDF qui a sauvé un nouveau-né n'a pas supporté la récompense innatendue
L’histoire d’un SDF qui a sauvé un nouveau-né déposé dans une poubelle et qui s’est retrouvé lui-même en situation de risque a remis sur le tapis le problème de la réintégration des personnes sans abri.
« Je ne peux pas révéler son diagnostic mais je voudrais dire que le phénomène des SDF est la conséquence de la capacité réduite de ces personnes à s’adapter aux exigences de la société, ce qui fait que de nombreuses personnes se retrouvent dans la rue. Un tiers des SDF souffrent de maladies psychiques, notamment de psychoses. »
Ivan David réfute la spéculation selon laquelle les médias, de par leur intérêt accru pour l’homme qui a sauvé le bébé et qui voulait rester dans l’anonymat, aient pu le pousser à sa tentative de fuite ou de suicide. Le sentiment d’être poursuivi fait justement partie de sa maladie. L’homme passera plusieurs semaines à la clinique mais il est fort probable qu’il se retrouve, ensuite, à nouveau dans la rue. Son affaire a attiré l’attention sur un problème dont Prague souffre : l’absence de soins sociaux à ces personnes, dit Ivan David :
« J’espère que son sort malheureux contraindra les conseillers municipaux responsables de la politique sociale et du logement à s’occuper de cette catégorie des personnes sans abri mentalement malades et de celles qui vivent à long terme dans des établissements psychiatriques et sont des SDF potentiels car elles n’ont pas où aller, une fois l’hospitalisation terminée, car la capacité des services sociaux à Prague est absolument insuffisante. »Selon un récent recensement effectué par la municipalité, le nombre de SDF à Prague serait autour de 2000. Des ONG telles que l’Armée du salut évaluent ce nombre à plus de 3500 personnes. A la question de savoir si les soins aux SDF s’améliorent, son président Pavel Ondrak répond :
« La municipalité cherche à avoir une stratégie mais qui est souvent plutôt négative avec des formes de répression : les sans-abri sont chassés du centre-ville alors qu’il s’avère qu’il faut un travail individuel et de longue haleine avec ces personnes. »
Selon Ondrak, si une personne vit pendant un an dans la rue, cela prendra au moins trois ans avant qu’elle s’intègre dans la société.