Kosovo : le Groupe de Visegrad n’est pas à l’unisson
Les Premiers ministres du Groupe de Visegrad, aussi appelé V4, qui regroupe la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie, se sont rencontrés à Ostrava, en Silésie, dimanche et lundi. Une rencontre informelle à laquelle a également pris part le chef du gouvernement slovène, Janez Jansa, dont le pays est appelé à présider l’Union européenne lors du premier semestre 2008. L’avenir du Kosovo, l’entrée dans l’espace Schengen effective la semaine prochaine et la ratification du Traité européen ont constitué les trois thèmes principaux abordés. Mais tous les pays n’ont pas la même vision des choses, notamment pour ce qui est de l’indépendance du Kosovo.
Si les quatre pays d’Europe centrale auxquels s’était jointe pour l’occasion la Slovénie se sont entendus sur la nécessité d’accélérer le processus de ratification du Traité européen simplifié, la confrontation de leurs positions relatives à la province serbe du Kosovo a, elle, laissé apparaître certaines divergences de vue. Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a ainsi fait savoir qu’il serait « extrêmement difficile » pour Bratislava de reconnaître le Kosovo comme un Etat indépendant si cette indépendance était déclarée sans l’accord des organismes internationaux chargés de définir le statut de la province. A Ostrava, les cinq Premiers ministres ont d’ailleurs admis qu’adopter une position unanime sur la question serait le principal problème. « Nous maintenons que l’indépendance du Kosovo doit être un processus dirigé et que la Serbie ne doit pas être mise de côté », a toutefois déclaré le chef du gouvernement tchèque, Mirek Topolanek. Le Groupe de Visegrad et la Slovénie ont en effet convenu que l’UE devait se charger de trancher la question tout en intégrant la Serbie aux négociations. Le Premier ministre hongrois, Ferenc Gyurcsany, a précisé que l’indépendance ne pouvait être arrêtée, estimant qu’il s’agissait là d’une décision allant dans le sens du calme et de la prospérité dans les Balkans. « L’obtention de l’indépendance du Kosovo devrait se passer avec l’assistance de l’UE, ce n’est pas l’affaire des Etats-Unis. Si nous ne sommes pas capables d’apporter une solution à cette question, alors cela n’a pas de sens de parler de politique extérieure », a-t-il ajouté. Reste que comme il est ressorti des négociations menées lundi à Bruxelles par les ministres des Affaires étrangères des Vingt-sept, l’UE n’est pas encore parvenue à définir une position commune et unanime visant à assurer la paix et à empêcher le chaos dans la région. Au niveau des autres thèmes abordés à Ostrava, la Slovénie, qui présidera le Conseil de l’UE à partir du 1er janvier, a indiqué qu’elle souhaitait que le Traité européen soit ratifié dans chaque Etat membre avant la fin de son mandat en juin. Une accélération du processus que la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie n’entendent pas freiner, Mirek Topolanek informant ses collègues que le Parlement tchèque allait se pencher sur le sujet dès le début de l’année prochaine sans toutefois promettre de date de ratification. « Comme pour l’adoption de l’euro, il ne s’agit pas d’une course contre la montre », a précisé Mirek Topolanek.