Les étudiants tchèques proposent le sauveur d'enfants juifs Nicholas Winton au prix Nobel de la paix
Un invité spécial du Forum 2000, sir Nicholas Winton, qui avait sauvé, à la fin des années 30 du XXe siècle, 669 enfants juifs tchèques des camps de la mort nazis. L'occasion pour lui d'en rencontrer quelques-uns, ce mardi, à Prague.
« C'est sa femme qui a retrouvé ces documents dans le grenier de leur maison et c'est seulement ainsi qu'elle a appris toute cette histoire, M. Winton a même voulu les jeter mais sa femme lui a dit : non tu ne peux pas, car ce sont des destinées humaines. »
Mardi, à Prague, Nicholas Winton, 98 ans, a rencontré ses « anciens » enfants mais aussi les étudiants qui ont déjà recueilli plus de 32 000 signatures sur une pétition qui circule actuellement dans les écoles tchèques et qui demande la nomination du sauveur au prix Nobel de la paix. Retenant à peine son émotion, Nicholas Winton a dit que des hommes d'une toute autre catégorie, pas lui, méritent cette distinction.
C'est aussi pour cette modestie que Nicholas Winton a toute notre admiration, a dit Tomas Halik, prêtre et enseignant universitaire :
« C'est un message à notre monde divisé par les différences culturelles et religieuses et il est très important de savoir qu'il y a des personnalités qui savent franchir ces limites et apporter une aide désintéressée... dans le cas précis de Nicholas Winton, une preuve qui témoigne de la pureté de son acte est le silence gardé sur son héroïsme. »
En Grande-Bretagne, la reine Elisabeth II l'a fait chevalier. La République tchèque l'a récompensé de l'ordre Tomas Garrigue Masaryk. Un film documentaire « La force du bien » a été tourné d'après son acte d'humanité. Si on comptait tous les membres des familles qui doivent leur vie à Nicholas Winton, on arriverait au chiffre de plus de cinq mille.