Sur la base du rapport publié par l'ONG Transparency International, le gouvernement tchèque compte prendre des mesures qui permettraient de lutter plus efficacement contre la corruption au sein de la société tchèque. Cela concerne surtout les grandes commandes du secteur public.
Jiri Cunek, photo: CTK
Les journaux n'ont pas oublié de faire remarquer, dans leurs éditions de mardi, que la réunion du gouvernement sur la corruption était, paradoxalement, présidée par le vice-Premier ministre, Jiri Cunek, soupçonné justement de corruption quand il était encore maire de la ville de Vsetin, en Moravie. D'après le rapport de l'organisation Transparency International, qui se spécialise, entre autres, dans les problèmes de la corruption sous toutes ses formes, le nombre de cas n'a pas changé en République tchèque, au cours des deux dernières années. Au total, 138 cas de corruption ont été découverts. Par contre, les formes ont changé : des pots de vin et dessous de table, on est passé au clientélisme et échanges de services. Ce rapport indique aussi que la République tchèque fait toujours partie des pays où la corruption est des plus présentes en ce qui concerne les grandes commandes publiques. Le gouvernement voudrait donc oeuvrer pour que la lutte contre ce problème devienne plus efficace. Dans ce sens, une nouvelle loi sur le contrôle des décisions prises par l'administration devrait être adoptée le plus rapidement possible. Elle devrait unifier les plus de 230 normes qui existent actuellement dans ce domaine, comme le précise le ministre de l'Intérieur, Ivan Langer :
Le ministre de l'Intérieur Ivan Langer
« L'objectif de cette loi réside dans unification des normes et des règlements lors des contrôles, lors de l'abolition de normes inutiles. Il faut aussi simplifier le processus de contrôle et introduire des principes tout à fait nouveaux. Les 230 normes qui existent aujourd'hui indiquent que les exceptions confirment la règle. La nouvelle loi sur le contrôle devrait affirmer qu'une règle est une règle et que les exceptions ne seront vraiment que des exceptions dont le nombre sera limité. »
Pour l'ancien procureur général, Marie Benesova, avocate aujourd'hui, l'adoption d'une loi ne peut pourtant pas constituer le seul moyen de lutte contre la corruption. Elle précise :
« Il faut d'abord développer plus d'activités dans la prévention, mais aussi dans la répression. Les institutions de répression doivent disposer de moyens leur permettant de lutter plus efficacement contre la corruption et c'est ce qui ne fonctionne pas encore parfaitement, pour l'instant. »
D'autres membres du gouvernement, la ministre de l'Education, Dana Kuchtova, par exemple, est persuadée qu'il est nécessaire de créer des institutions spéciales qui auraient les commandes publiques à charge et les contrôleraient.