Le festival international de films documentaires consacrés aux droits de l'homme Jeden Svet - Un monde en français - se déroule à Prague et dans plusieurs autres villes tchèques jusqu'à jeudi. Parmi les films en compétition, Au-delà de la haine, un documentaire français qui part du meutre d'un homosexuel, François Chenu, par trois jeunes extrêmistes en 2002, à Reims. On écoute le réalisateur Olivier Meyrou, surpris par la sélection de son film dans ce festival :
'Au-delà de la haine'
« J'avais un peu peur d'abord, parce que je me suis demandé si le film était assez spécifique sur le thème des droits de l'homme. Et puis j'ai réfléchi et me suis dit qu'on était en fait vraiment dans le sujet : on étudie l'intolérance à travers le spectre de la tolérance. Je pense que c'est une des solutions à trouver de façon générale. Je suis très content d'être dans ce festival, parce que je pense que le film a sa légitimité ici. Parce qu'on n'est pas que dans la dénonciation, on essaie aussi de trouver des bribes de solution. Je ne voulais pas faire un film anxiogène supplémentaire - il y en a déja beaucoup - mais voulais à partir de ce drame-là ouvrir une fenêtre. La douleur est ressentie principalement par la famille de François Chenu, mais la société dans sa globalité se doit de réfléchir à tout ça et de voir comment conserver nos valeurs démocratiques et maintenir le cap, même dans une période économiquement troublée et difficile. L'exemple spécifique des Chenu offre une clé. En les observant garder leurs valeurs comme une boussole à travers tout ce drame, c'est une clé pour nous tous dans cette période troublée, de garder cette boussole. »
