La coalition gouvernementale a adopté son programme d'action
Le programme d'action élaboré par le second cabinet formé par Mirek Topolanek reprend les termes de l'accord de coalition, mais comprend plus de passages consacrés au domaine social. Voyons un peu ce qui attend le citoyen tchèque.
Sept mois après les élections législatives de 2006, la République tchèque est sur le point d'avoir enfin un véritable gouvernement. Ce serait un gouvernement de centre-droite adopté par la Chambre des députés, grâce à deux députés de la social-démocratie. Laissons de côté les réactions suscitées par cette décision spectaculaire de deux députés, aussi bien de la part du parti social-démocrate que de celle des autres formations politiques, pour nous intéresser de plus près au programme d'action du second cabinet Topolanek. Ce programme comporte cinq chapitres principaux : abolition, baisse, introduction, privatisation et autres plans. Le gouvernement formé par le Parti civique démocrate, leader de la droite, les chrétiens-démocrates et les Verts voudrait, par exemple abolir la subvention aux funérailles pour les proches, tout comme celle allouée aux écoliers de la première classe du primaire, l'imposition sur l'héritage et les dons, l'impôt sur la vente de biens immobiliers et sur les terrains agricoles, l'imposition minimale des titulaires de licences professionnelles... Dans un autre domaine, le programme d'action compte stopper les projets de nouvelles centrales nucléaires. Le cabinet Topolanek pense imposer une baisse de l'impôt sur le revenu qui devrait représenter de 17 à 19 %, la diminution du nombre de fonctionnaires de 3 % par an d'ici à 2010 et, surtout diminuer progressivement le déficit des finances publiques pour arriver à 2,3 % seulement en 2010. Par contre, le programme d'action instituerait le paiement partiel des journées d'hôpital, une taxe sur les ordonnances médicales, les services médicaux d'urgence ou la visite d'un médecin spécialisé. Les épreuves du bac seraient unifiées pour tout le territoire. Dans la sphère de la privatisation, il s'agirait de grandes entreprises publiques, comme CSA, les lignes aériennes tchèques, l'aéroport de Prague ou même de la Poste tchèque. Autres plans ? Limiter le trafic des camions pendant le week-end, ne pas augmenter les limites d'exploitation des gisements de charbon, mais surtout changer le système électoral afin que les scrutins dégagent toujours une majorité gouvernementale. Et en quoi les concessions obtenues par les deux députés sociaux-démocrates pour expliquer leur décision de ne pas voter contre le gouvernement ont-elles été respectées ? Explications du Premier ministre, Mirek Topolanek :« Ce qu'ils demandaient était proche de ce qui avait été convenu avec les sociaux-démocrates en décembre dernier. Par exemple, Jiri Paroubek demandait une différenciation sociale des paiements chez le médecin. Cela a été accepté et c'est un des succès des députés Melcak et Pohanka, lors des négociations avec la coalition. »
Succès qui ne rapporte que des blâmes de la part de la social-démocratie aux deux intéressés. Les réformes préconisées par le cabinet sont loin de leur réalisation. Un cabinet qui déclare qu'en cas d'échec de sa politique de réforme justement, il oeuvrera pour la tenue d'élections anticipées.