Coup de théâtre sur la scène politique tchèque
Tout le monde en parlait, mais personne n'y croyait vraiment. De quoi ? De la possibilité que le deuxième gouvernement formé par le leader de la première formation politique de la droite tchèque, Mirek Topolanek, président du Parti civique démocrate, en coalition avec les chrétiens-démocrates et les Verts, obtienne la confiance de la Chambre des députés grâce à des députés de la gauche.
« Je suis très satisfait du fait que le gouvernement ne pense pas interrompre le dialogue avec les syndicats. Cela veut dire que les syndicats seront toujours présents lors de la discussion de projets de loi importants. Le gouvernement s'emploiera aussi à préserver la paix sociale dans le pays. »
La réaction du président de la social-démocratie, Jiri Paroubek, ne s'est pas fait attendre :
« Nous considérons cet accord comme un exemple de corruption politique et de déshonneur. Le député Pohanka m'a maintes fois dans le passé, et récemment encore, assuré que son coeur battait à gauche. »
Trahison pour la social-démocratie, mais bon sens pour le Premier ministre. D'après lui, l'accord avec les deux députés sociaux-démocrates est surtout basé sur le fait que la crise politique ne peut continuer indéfiniment. Il précise encore :« Cela ne veut pas dire que ces deux députés exprimeraient leur tolérance pendant toute la période de gouvernement de ce cabinet, qu'il voteraient pour toutes les lois. »
Cela veut donc dire que même, si grâce à deux sociaux-démocrates, le gouvernement de Mirek Topolanek obtient la confiance des députés, il n'aura pas la vie facile, car il ne disposera pas de la majorité à la Chambre des députés. On remarquera, quand même, que l'éventualité d'un gouvernement reposant sur les voix de « déserteurs » avait été refusée aussi bien par le président de la République que par l'actuel Premier ministre.