Un nouveau livre sur Leos Janacek paraît en France
Guy Erismann, musicologue, historien et spécialiste de la musique tchèque publie, en ce début d'année, aux éditions du Seuil, une biographie de Leos Janacek. Le livre succède à ses volumes sur Dvorak, Smetana et Martinu, ainsi qu'à un ouvrage sur l'histoire générale de la musique tchèque.
G.E. : « Ce n'est pas tout à fait un nouveau livre, c'est la première biographie française de Janacek qui est parue en 1980. Ce livre qui a aujourd'hui plus de 25 ans, je l'ai retravaillé et beaucoup augmenté. J'ai mis des indexes, des catalogues etc., de sorte qu'on peut considérer quand même que c'est un nouveau livre. C'est la 3e édition revue, corrigée et augmentée. »
Qu'avez-vous rajouté de nouveau ?
« Plein de choses que je ne connaissais pas quand j'ai écrit le livre, par exemple sur le Danube, sur le Concerto pour violon, et puis j'ai beaucoup étoffé toute la partie ethnomusicologique que je ne connaissais pas très bien à ce moment-là. J'ai ajouté également des détails biographiques que j'ignorais et des réflexions personnelles, j'ai fait une nouvelle préface. Le livre s'appelle 'Leos Janacek ou la passion de la vérité' et j'explique pourquoi, qu'est-ce que c'est que la vérité en musique ? »
Qu'est-ce que c'est alors ?
« C'est difficile, parce que c'est un peu philosophique... Mais je pense que la vérité en musique est totalement différente de ce qu'on pourrait appeler le réalisme ou l'expressionnisme ou même le naturalisme. C'est beaucoup plus profond et beaucoup plus durable. Car c'est la vérité profonde qui est aussi vieille que l'homme. C'est-à-dire, c'est la vérité de l'homme à travers la musique et à travers l'histoire de la musique. »
Il y a encore des choses à découvrir chez Janacek, même pour vous ?
« Ah oui, on découvre toujours ! Pour moi, c'est un personnage inimitable, inégalé, comme compositeur, comme homme, comme nature humaine. Il y a de bons côtés, très enthousiasmants, il y a aussi des côtés un peu contestables... Mais c'est un homme qui est d'une telle vérité qu'on veut le prendre comme modèle et qui peut servir de modèle surtout aux autres compositeurs. En France, on ne connaissait pas Janacek il y a 20 ou 25 ans. Maintenant, de jeunes compositeurs s'intéressent à lui, parce qu'il a su garder, conserver, inventer sa propre personnalité et raison d'être. Justement, les jeunes créateurs d'aujourd'hui sont à la recherche de leur propre vérité. Voilà la leçon de Janacek : la vérité est en vous, travaillez avec elle. »