Le nouveau cabinet n'a pas plu au président de la République
Comme il l'avait promis, le Premier ministre, Mirek Topolanek, a présenté jeudi la composition de son deuxième gouvernement au président de la République, Vaclav Klaus. Surprise, car le chef de l'Etat a émis de sérieuses réserves à son égard.
« Moi-même, l'opinion publique, nous nous réjouissions d'avoir un gouvernement avant les fêtes de Noël. Je voudrais affirmer que ce n'est pas moi qui retarde ce processus. Je pense qu'il est bon, qu'après des mois d'incertitudes, nous nous soyons retrouvés dans le cadre de la Constitution. Pour ma part, je me suis efforcé de respecter la Constitution. »
Quelles sont donc les réserves exprimées par le président de la République ? Il n'est pas concevable, selon lui, que le gouvernement, lors du vote de confiance à la Chambre des députés, soit dépendant de la bonne volonté de certains députés de l'opposition. Une allusion au soutien éventuel d'un ou plusieurs députés sociaux-démocrates qui ont quitté le groupe de la social-démocratie. En plus de cela, le chef de l'Etat ne voyait pas d'un bon oeil certaines nominations. Par exemple, celle du sénateur Karel Schwarzenberg, proposé comme ministre des Affaires étrangères par les Verts, (Schwarzenberg possède la nationalité tchèque mais aussi suisse). Une déclaration à laquelle le sénateur a réagi en déclarant qu'il ne voyait pas en quoi et que, bien au contraire, cela ne pourraient être qu'un avantage dans son éventuelle nouvelle fonction. Le chef de l'Etat, pourtant, semblait penser plutôt à l'avenir d'un tel gouvernement :
« Je ne suis pas certain que cette voie pourrait conduire à l'objectif visé. Je crains même qu'elle pourrait conduire à la continuation des péripéties que nous avons vécues jusqu'à maintenant. »D'après les experts en matière de droit constitutionnel, le président de la République n'aurait pas le droit de refuser la nomination du cabinet présenté par le Premier ministre. Mirek Topolanek compte continuer les discussions avec les Chrétiens-démocrates et les Verts, surtout en ce qui concerne la répartition des portefeuilles ministériels. Du côté de la social-démocratie, son président Jiri Paroubek s'est déclaré prêt à la négociation pour former une « grande coalition ».