Avec la réception des communistes, mardi, au Château de Prague, le président de la République a achevé le tour des consultations avec les représentants des cinq partis siégeant à la Chambre des députés. Si les négociations pour la formation d'un nouveau gouvernement en restent pour l'instant au point mort ne serait-ce que dans les faits, la question est de savoir si cette rencontre avec une formation souvent diabolisée peut contribuer à débloquer la situation.
Vojtech Filip, Jiri Dolejs et Vaclav Klaus, photo: CTK
« Concrètes et pragmatiques » : c'est en ces termes que Vaclav Klaus a qualifié les discussions menées avec le leader du Parti communiste de Bohême et de Moravie, Vojtech Filip, et deux de ses collaborateurs. Après avoir reçu les représentants du Parti civique démocrate (droite conservatrice), dont il reste le président d'honneur, de la social-démocratie, des chrétiens-démocrates et des Verts, les quatre autres partis ayant accédé à la Chambre basse du Parlement, le chef de l'Etat a donc tendu une oreille attentive à la position des communistes.
Une attitude qui traduit la profondeur de l'impasse dans laquelle se trouvent depuis près de cinq mois les différents responsables politiques, incapables de trouver un compromis permettant la composition d'un cabinet susceptible d'obtenir la confiance des députés et obligés de composer avec la présence des communistes. Mais une attitude qui trahit également le rôle certes parfois obscur mais à l'influence bien réelle de ces derniers sur la scène politique tchèque. Le président Klaus est d'ailleurs bien placé pour le savoir, lui le libéral convaincu dont les voix communistes auraient contribué à son élection à la fonction suprême en 2003. Selon certains observateurs, la perspective de son éventuelle réélection en 2008, le président tchèque étant élu par le Parlement, guiderait d'ailleurs partiellement Vaclav Klaus dans la direction actuelle des négociations.
Reste que les communistes détenant avec les sociaux-démocrates la moitié des sièges à la Chambre des députés, la tentation de signer un pacte avec le diable à laquelle doivent résister nombre de partis et de personnalités politiques est parfois plus forte que le respect de la vertu.