La République tchèque a un nouveau Premier ministre
Plus de deux mois et demi après les élections législatives, le feuilleton à rebondissements post-électoral vient de trouver une première issue. Depuis ce mercredi, la République tchèque a un nouveau Premier ministre. Reste à savoir maintenant si son futur gouvernement obtiendra la confiance des députés.
« Je sais que la formation d'un nouveau gouvernement va encore durer un moment. Mais je suis persuadé que le nouveau gouvernement est en train de naître, qu'il a déjà une structure de base et que les citoyens tchèques et moi-même aurons bientôt un gouvernement qui sera le reflet des élections de juin 2006. »
Et pour cause : si Mirek Topolanek a dit déjà posséder une liste de l'équipe gouvernementale avec laquelle il souhaite travailler, il a désormais 30 jours pour la soumettre au vote de confiance des députés. Il a immédiatement indiqué qu'il allait entamer des négociations avec les sociaux-démocrates, les Verts et les chrétiens-démocrates et a exclu l'éventualité de discussions avec les communistes.
Avant cette nomination, le Premier ministre sortant, Jiri Paroubek s'est rendu au Château et a remis la démission de son cabinet au président Vaclav Klaus. Une démission qui pour l'ancien Premier ministre social-démocrate n'implique pas un retrait de la scène politique, mais une poursuite des négociations avec son successeur :« Je suppose que nous aurons à disposition tous les documents et éléments nécessaires aux négociations avec monsieur Topolanek d'ici à la fin de la semaine, afin que nous puissions entamer les négociations lundi et mardi prochains et mettre un point final. Soit négocier la confiance du cabinet, ou alors dire que nous ne soutiendrons pas le projet. Il n'y a que deux possibilités. Je suis persuadé que cela peut être réglé en un ou deux jours. »
Mirek Topolanek veut négocier un gouvernement minoritaire. Les deux partis ont toutefois encore du pain sur la planche, car ils ne parviennent pas à se mettre d'accord sur les conditions d'un soutien des sociaux-démocrates. Les points d'achoppement sont notamment la présence éventuelle de deux membres de l'ODS, Vlastimil Tlusty et Ivan Langer. De même, les sociaux-démocrates refusent de tolérer un futur cabinet plus de deux ans, alors que l'ODS en demande le double.En attendant, la République tchèque se retrouve dans une situation où, formellement, elle a à sa tête deux Premiers ministres. C'est Jiri Paroubek qui continuera toutefois à diriger temporairement les affaires du pays, pendant que son successeur préparera la formation de son gouvernement. Aux doutes que laisse néanmoins tactiquement planer le Premier ministre sortant, Mirek Topolanek a opposé un ultimatum : ou bien un accord sera trouvé, ou alors la droite ne « perdra plus son temps », même au prix d'élections anticipées, une variante qu'a jusqu'à présent refusé Jiri Paroubek.