Un coup de pouce sans précédent à la recherche médicale tchèque
C'est une consécration sous la forme d'un financement sans précédent dont va bénéficier la recherche médicale tchèque. Ce jeudi, les représentants de l'Institut de chimie organique et biochimique de l'Académie des Sciences tchèque et la société pharmaceutique américaine Gilead ont signé un contrat de partenariat.
« Le principe est simple en ce qui concerne l'utilisation de ces fonds. Soutenir la science. Cela va servir à ce que nous ayons assez de moyens et de liberté d'utilisation de ceux-ci pour faire de la science au plus haut niveau possible. Cela signifie pas seulement au niveau tchèque ou européen, mais vraiment d'être à la pointe. Nous saurons dans quelques années si nous y parviendrons, et il faudra demander à la société Gilead dans 5 ans, si elle reconduit le contrat, ce qui sera le signe de la réussite ou non de notre collaboration. Je ne cacherai pas qu'une partie de la somme sera consacrée à des rémunérations personnelles. Contrairement au président de la République, nous n'estimons pas qu'un scientifique doive être pauvre. Ce n'est pas une question de richesse mais de faire en sorte qu'il ait les mains libres et le temps de pouvoir se consacrer exclusivement à la science. »
Une somme qui doit servir également à financer du matériel, des étudiants, des conférences... Quelque 200 000 dollars vont revenir au professeur Antonin Holy, à titre honorifique. C'est grâce à lui, à ses travaux de longue date et à ceux de son équipe qu'a été lancée, il y a 20 ans, la collaboration avec la société pharmaceutique américaine qui produit les médicaments utilisant les agents thérapeutiques qu'il a découverts. Des médicaments utilisés dans le traitement contre le sida et les hépatites.
RP a demandé à Zdenek Havlas comment réagissent les sociétés pharmarceutiques tchèques aux succès des recherches scientifiques tchèques. D'après lui, contrairement aux grandes sociétés américaines, elles sont plutôt prudentes, voire frileuses :« J'ai l'expérience d'une des plus grandes firmes pharmaceutiques tchèques à laquelle j'ai autrefois essayé de proposer un des résultats brevetés de notre institut. La réponse a été très simple : nous ne nous lançons pas dans un job aussi exigeant et aussi risqué financièrement, notre orientation sont les génériques, c'est-à-dire où le brevet a expiré. C'est pour cela que nous nous sommes tournés vers l'étranger. Mais il s'est passé quelque chose d'étonnant. L'ancienne directrice, une Allemande, a été remplacée, maintenant c'est un Tchèque qui est responsable de la Section scientifique et de recherche de cette société et soudain, ils commencent à être intéressés. Donc il est fort probable qu'avec le temps, et dans une autre branche que les anti-viraux, nous pourrons trouver un moyen de collaborer avec un partenaire tchèque ou européenne. »