Les Tchèques au pied du mur
C'est un match à quitte ou double que s'apprête à disputer l'équipe de République tchèque de football contre l'Italie, ce jeudi, en Coupe du monde. Deuxième du groupe E avec trois points, les joueurs de Karel Brückner sont dans l'obligation de gagner pour être certains de se qualifier pour les huitièmes de finale. Un résultat nul les rendrait dépendants du sort de l'autre rencontre, Etats-Unis - Ghana.
Reste qu'il sera temps de sortir les calculettes seulement au cas où les deux derniers affrontements ne trouveraient pas de vainqueur. En attendant, les Tchèques gardent leur destin entre leurs mains puisqu'un succès aux dépens d'une Squadra Azzura elle non plus sûre de rien les propulserait automatiquement en huitièmes de finale.
Pour y parvenir, la Reprezentace, le moral dans les chaussettes depuis la déroute de samedi, sera toutefois privée des services de ses deux attaquants géants Vratislav Lokvenc, suspendu, et surtout Jan Koller, toujours blessé, ainsi que de ceux de Tomas Ujfalusi, le patron de la défense expulsé contre le Ghana. Seul élément de satisfaction pour le sélectionneur contraint d'improviser dans la composition de son onze de départ, Milan Baros, absent des deux premières rencontres pour une vilaine blessure à la voûte plantaire, pourrait faire son grand retour à la pointe de l'attaque. Le meilleur buteur de l'Euro 2004 s'est entraîné avec le reste de ses coéquipiers mardi, faisant renaître l'espoir à Prague parmi les supporters. Mais bien que volontairement optimiste sur son éventuelle participation, l'avant-centre d'Aston Villa a émis quelques réserves sur son état de santé, toujours très précaire.« Je ne suis pas à 100% de mes moyens, a avoué Milan Baros. Inconsciemment, j'ai toujours une appréhension, par exemple au moment d'accélérer ou lors des changements d'appuis. S'il ne s'agissait pas de la Coupe du monde, je n'aurais même pas essayé de reprendre l'entraînement, car la blessure n'est pas encore complètement guérie et je ne sais pas ce qui peut se produire en match, où je ne pourrai pas me retenir et où il faudra se livrer à fond. Mais l'équipe est dans une situation difficile et je veux faire le maximum pour l'aider. Quoiqu'il en soit, si je joue ne serait-ce qu'une partie du match, ce sera sous infiltration. »Avec ou sans Baros, les Tchèques, qui possèdent la deuxième moyenne d'âge (28,5 ans) la plus élevée parmi les trente-deux équipes participantes, n'auront donc pas le choix et devront marquer pour venir à bout d'une Italie toujours difficile à manoeuvrer. Car en cas de défaite, ce match pourrait bien être le dernier pour toute une génération de joueurs, celle des Nedved et Poborsky. Une page de l'histoire du football tchèque se tournerait alors. Mais en cas de qualification, c'est aussi une nouvelle page qui pourrait s'écrire...