Campagne électorale : une guerre des mots qui s'envenime
Accusé par le chef de la principale formation de l'opposition d'entretenir des relations avec le crime organisé, le Premier ministre Jiri Paroubek a porté plainte pour diffamation. Un nouveau « fait divers » qui témoigne du niveau du débat et de la campagne qui précèdent les élections législatives des 2 et 3 juin prochains.
Ce premier des quatre débats télévisés entre les leaders des deux formations en tête des sondages a donc tourné court. D'ailleurs, dimanche et lundi, dans leurs analyses, les médias s'accordaient pour estimer que si duel il y avait bien eu entre les deux hommes, en revanche, la confrontation d'opinions et le débat de fond avaient été quasi inexistants, chacun se contentant de s'en prendre à l'autre et de rendre coup pour coup.
D'une manière plus générale, et à l'image de ce combat verbal, c'est toute la campagne électorale qui manque de souffle. Les Tchèques ne s'y intéressent que modérément, et ceux qui ont décidé de se rendre aux urnes, ce qui n'est pas le cas de tous, semblent soit avoir déjà fait leur choix, soit vouloir remettre celui-ci au dernier moment.Comme si les partis politiques eux-mêmes avaient noté cette relative indifférence, ils n'ont accordé que de faibles moyens, tant en termes d'idées que d'argent, à la production de leurs spots télévisés préélectoraux. Résultat, certains de ces messages donnent parfois l'impression aux téléspectateurs de tourner à l'autodérision, comme le soulignait le quotidien Lidové noviny dans son édition de mardi.
Or, si les Tchèques ne manquent pas de sens de l'autodérision, ils apprécieraient également un peu plus de bon sens. L'épreuve de force entre le Premier ministre Jiri Paroubek et le chef de l'opposition Mirek Topolanek, qui fait suite à la baffe infligée, samedi, par un ancien haut représentant de l'ODS au ministre social-démocrate de la Santé, les conforte toutefois plutôt dans l'idée qu'ils se font actuellement de leurs responsables politiques.