Relance des relations économiques entre la République tchèque, la Tunisie et le Maroc
Le chef du gouvernement tchèque, Jiri Paroubek, a effectuée du 12 au 14 février une visite en Tunisie et au Maroc. Accompagné par plusieurs dizaines de chefs d'entreprise tchèques, il a placé le volet économique au coeur des discussions avec les hauts représentants tunisiens et marocains. Car pour faire progresser les échanges commerciaux actuellement plutôt faibles, il faut, tout d'abord, jeter les bases sous la forme de nouveaux accords entre Prague et ses partenaires nord-africains.
Un défit que les représentants des trois pays veulent relever d'ici à un an. Dans ce cadre s'inscrivent les prochaines visites des dirigeants et hommes d'affaires tunisiens et marocains en République tchèque, dont le calendrier vient d'être précisé par Jiri Paroubek : une importante délégation d'entrepreneurs marocains est attendue à Prague en mars prochain et, à l'automne 2006, c'est le chef du cabinet tunisien Mohamed Ghannouchi qui sera accueilli, à son tour, dans la capitale, pour poursuivre le dialogue entamé avec son homologue tchèque à Tunis. Mohamed Ghannouchi :
« Les discussions que j'ai eues avec le Premier ministre nous ont permis d'identifier un certain nombre d'orientations susceptibles de donner un nouvel élan à nos relations. Nous sommes confiants dans notre capacité à les mettre en oeuvre au cours des prochaines années. Parmi ces orientations, la mise à jour de différents accords qui ont été conclus avant 1997, de façon à mettre en compte de nouvelles donnes, l'encouragement des hommes d'affaires à se rencontrer périodiquement et l'encouragement aux investissements. Nous sommes contents qu'une entreprise tchèque ait pu avoir un grand marché : il s'agit de la construction d'un complexe culturel à Tunis. J'espère que d'autres entreprises auront la possibilité d'avoir des marchés similaires... Vous avez un Premier ministre jeune, dynamique et plein de volonté, qui, je pense, est très déterminé à renforcer les relations avec la Tunisie, et sur ce plan, nous le rejoignons totalement. »
La Tunisie, dont l'économie est en plein essor, comme l'a constaté le Premier ministre Paroubek, représente pour la Tchéquie un terrain encore inexploité : il a évoqué plusieurs domaines dans lesquels les entreprises nationales pourraient mettre en valeur leur savoir-faire, par exemple dans la construction de centrales électriques, de stations d'épuration des eaux usées, de brasseries, l'exportation d'usines complètes ou d'hôpitaux.A Rabat comme à Tunis, le chef du gouvernement a mis en avant la politique « réaliste et modérée » appliquée par le Royaume du Maroc et la Tunisie, une politique qui les rapproche, d'après lui, de la République tchèque. Et ce rapprochement a toutes les chances de continuer : la preuve en est, par exemple, que le Maroc vient de s'engager à soutenir la candidature de la République tchèque en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour les années 2008-2009. Par rapport à la Tunisie, le Royaume présente quelques spécificités pour la République tchèque : réputé pour sa beauté et sa culture, il n'est pourtant visité que par 4 000 Tchèques seulement, contre environ 150 000 vacanciers qui se rendent chaque année en Tunisie. Et ce n'est pas pour rien que Jiri Paroubek a évoqué le Royaume en parlant de « terre inconnue » même pour la représentation politique tchèque - une image qui devrait, comme l'espèrent les deux parties, évoluer... grâce, entre autres, à la future percée des entreprises tchèques sur le marché local. Ecoutez, à ce propos, le Premier ministre marocain, Driss Jettou :
« Le Maroc est un grand chantier ouvert, il y a des possibilités pour les entreprises tchèques dans tous les domaines. M. le Premier ministre a beaucoup insisté sur tout ce qui est transport : tramway, métro, chemins de fer, transports urbains... Sur ce plan-là, nous avons des programmes importants dans les villes de Rabat et de Casablanca et partout ailleurs. Donc, nous espérons voir les entreprises tchèques venir développer avec nous ces secteurs. »