Le théâtre Divadlo za branou - un souvenir...
Il y a tout juste 40 ans, en novembre 1965, a été créée, par le metteur en scène Otomar Krejca, une des compagnies théâtrales les plus célèbres dans le pays : Divadlo za branou, le Théâtre derrière la porte. Ses mises en scène des pièces de Tchekhov, Topol, Musset, Nestroy, ou encore ses Roméo et Juliette, passent encore aujourd'hui pour des chefs-d'oeuvre dans le contexte du théâtre tchèque.
Il y a tout juste 40 ans, en novembre 1965, a été créée, par le metteur en scène Otomar Krejca, une des compagnies théâtrales les plus célèbres dans le pays : Divadlo za branou, le Théâtre derrière la porte. Ses mises en scène des pièces de Tchekhov, Topol, Musset, Nestroy, ou encore ses Roméo et Juliette, passent encore aujourd'hui pour des chefs-d'oeuvre dans le contexte du théâtre tchèque. Fermé par les autorités communistes, au début des années 70, puis rouvert après la Révolution de velours, le Divadlo za branou, situé place Jungmannovo, a définitivement fermé ses portes en 1994. A l'occasion du 40e anniversaire de sa fondation, une rencontre du public avec Otomar Krejca et d'autres personnalités liées à ce théâtre a eu lieu le 23 novembre à Divadlo u Valsu, à Prague 1. Karel Kraus, 85 ans, francophone et francophile comme Otomar Krejca, a été directeur littéraire et co-fondateur du Divadlo za branou.
« Avant de fonder ce Théâtre derrière la porte, nous avons travaillé dans des grands théâtres, surtout au Théâtre national. Ces grands théâtres ressemblaient plutôt à des 'usines', à des ateliers de production... Leur fonctionnement a été bureaucratique. Il a été très difficile, pour nous, d'y mettre en place nos propres projets. Donc après avoir fait cette expérience, nous nous sommes décidés de fonder un théâtre qui répondrait à nos goûts et intentions, à notre vision du théâtre. »
Quels étaient donc vos goûts artistiques ?
« Pour nous, tout commence avec l'auteur et son texte. La poétique de notre théâtre a été basé sur des textes dramatiques de valeur, d'importance artistique et humaine. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, où les metteurs en scène, en République tchèque et à l'étranger, projettent dans les textes leurs propres visions du monde, opinions et ambitions. Le texte dramatique ne leur sert que de prétexte pour cela. Non, je crois vraiment qu'avec la fermeture du Théâtre derrière la porte, une certaine époque s'est terminée. »
D'où vient en fait ce nom, le Théâtre derrière la porte ?
« Nous avons cherché assez longtemps un nom pour ce théâtre. Nous n'avons pas voulu qu'il soit trop symbolique ou significatif. Finalement, nous avons pris le titre d'un opéra de Martinu, qui s'appelle Divadlo za branou. Cela nous a plu, car nous étions, au sens figuré, un peu 'à la périphérie de la ville' et nous nous sentions plus libres comme ça. Ce qui est drôle, c'est que plus tard, des historiens nous ont dit qu'en effet, à l'emplacement du théâtre, c'est-à-dire à l'angle des rues Jungmannova et Narodni, il y avait, au Moyen-Âge, une porte de la ville... »