Forte polémique autour de la loi sur la lustration

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Les communistes ont relancé les controverses concernant la loi sur la lustration en présentant un projet d'abrogation de celle-ci, à la Chambre. Quelles sont les réactions suscitées par ce projet ?

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La loi sur la lustration : qui concerne-t-elle ? Tous les intéressés à accomplir de hautes fonctions dans l'appareil de l'Etat. Ils sont tenus, selon les dispositions de cette loi, de présenter un certificat comme quoi, avant 1989, ils n'étaient pas de hauts fonctionnaires du parti communiste, des membres ou agents de la police d'Etat (StB). La députée communiste, Zuzka Rujbrova, a présenté, lors de la discussion de la loi contre la discrimination, le projet d'abrogation de la loi sur la lustration. Cette dernière avait été adoptée par le Parlement tchèque en 1990. Un an plus tard, la loi a été élargie pour concerner aussi les services de la police et des prisons. Elle devait, à l'origine, être en vigueur pendant cinq ans, puis dix ans. En l'an 2000, la loi sur la lustration a été prorogée pour une période indéterminée. De vives réactions ont suivi, non pas le projet lui-même des communistes, mais les propos tenus par le Premier ministre, Jiri Paroubek à ce sujet. Le chef du gouvernement s'est, en effet, prononcé pour l'abrogation de la loi sur la lustration. D'après lui, cette loi aurait accompli, en son temps, son rôle de protection de l'appareil de l'Etat contre les dangers de chantage ou de son infiltration par les anciennes structures communistes. Le Premier ministre a affirmé que cette loi n'était pas parfaite, et qu'elle n'avait pas servi à la poursuite éventuelle des hauts dirigeants du régime communiste. La déclaration de Jiri Paroubek a levé un tollé de protestations de tous bords, aussi bien au sein de la coalition gouvernementale que dans l'opposition de droite. Même le président en exercice des sociaux-démocrates, le ministre des finances, Bohuslav Sobotka, s'est indigné, exprimant son désaccord et précisant qu'il était encore trop tôt pour abroger la-dite loi. Le chef de la démocratie chrétienne, parti gouvernemental, ne cachait pas non plus un certain mécontentement. Miroslav Kalousek :

Miroslav Kalousek
« La social-démocratie devra choisir si, dans une plus longue perspective, elle veut coopérer avec les membres de la StB ou avec les chrétiens-démocrates. Les deux sont impossibles. C'est une question de principe si importante que je n'ai vraiment rien à ajouter. »

Du côté de l'opposition de droite, le président du Sénat, Premysl Sobotka, du Parti civique démocrate, affirme que la social-démocratie, sous la direction du Premier ministre, Jiri Paroubek, se dirige vers une coopération ouverte avec les communistes. Sobotka craint qu'en dépit du refus du Sénat, Jiri Paroubek, en commun avec les communistes, n'arrive à imposer l'abrogation de la loi sur la lustration. Premysl Sobotka à propos de l'opinion publique :

« Actuellement, il ne reste rien d'autre à faire que d'appeler les citoyens à empêcher la réalisation d'une telle coopération, lors des prochaines législatives de juin 2006. Les citoyens devraient empêcher que les membres de la police d'Etat communiste (StB) reprennent le pouvoir dans ce pays. »