Le 17 novembre 2005 : cérémonies du souvenir et critiques du communisme
Le 17 novembre, jour de fête nationale, les Tchèques ont commémoré le 16e anniversaire de la chute du régime communiste et le 66e anniversaire des répressions sanglantes nazies contre les étudiants. Des cérémonies du souvenir ainsi que des protestations contre l'influence croissante du parti communiste ont marqué les célébrations.
« Notre propre histoire, sa continuité, c'est la voie vers notre identité. On ne peut pas oublier l'histoire, si l'on veut trouver son identité. C'est le premier pas qui y conduit : grâce à l'histoire, nous savons qui nous sommes aujourd'hui, qui nous étions hier, ce que nous avons fait de bon et de mauvais. »
Tout comme son prédécesseur, le président de la République Vaclav Klaus considère le 17 novembre comme un tournant historique pour le pays.« Le 17 novembre est un moment clé de notre histoire et nous tous qui l'avons vécu, nous savons que c'était la naissance de la liberté, la principale valeur que nous avons aujourd'hui. Ceux qui pensent qu'ils allaient mieux avant 89 ne savent pas faire la distinction entre leur destin personnel et le système politique qu'ils inculpent de leurs échecs, mais ces gens se trompent terriblement. »
Si les applaudissements et les témoignages de sympathie ont accompagné Vaclav Havel et Vaclav Klaus, le Premier ministre Jiri Paroubek, venu lui-aussi déposer des fleurs à la rue Narodni, a eu droit à des sifflets et à des reproches pour être tenté par un rapprochement avec les communistes. L'influence croissante du parti communiste, qui arrive en troisième position dans les sondages, a été vivement critiquée par près de 3000 personnes, pour la plupart des étudiants, qui ont formé une chaîne devant l'actuel siège du parti communiste et l'ancien siège de la Gestapo situés, signe du hasard, dans la même rue. Ils ont ainsi voulu dénoncer la liaison entre les deux idéologies contre lesquelles s'étaient d'ailleurs opposées les deux manifestations en 1939 et 1989. Plusieurs participants ont confié à la Radio tchèque leurs craintes à l'idée de la possibilité d'une union des sociaux-démocrates avec les communistes, après les élections législatives de 2006, et d'un nouvel avènement des communistes au pouvoir. Ecoutons l'un d'entre-eux :« Je suis anti-communiste, je ne suis pas d'accord avec ce style et cette idéologie. Puisque j'étudie l'histoire, je sais qu'elle a coûté la vie à des millions d'hommes et je pense que cela ne devrait jamais être oublié. Les communistes ne devraient pas gouverner ou avoir un quelconque pouvoir. »