La République tchèque et les violences urbaines en France

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Les médias tchèques consacrent tous une très grande attention aux violences urbaines qui, après Paris, touchent aussi d'autres villes de France. Les quotidiens de lundi offrent une large place de leur première page à la vague d'émeutes qui déferle sur l'héxagone.

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Le plus grand quotidien tchèque, Mlada fronta Dnes, titre en première page « La guerre au centre de Paris » un article présentant des CRS sur fond d'incendie. Le correspondant spécial du journal, Michaela Buckova, relate ce qui se passe à Paris et dans sa banlieue : état des choses et énumération des mesures prises ou envisagées par les autorités françaises. On remarque plus le fait-divers que les commentaires. Pourtant le commentateur du quotidien, Viliam Buchert, arrive aux mêmes constatations que ses collègues européens en intitulant son article : « La discrimination cachée a enflammé Paris ». Pour lui, les problèmes de la France, terre d'accueil, mais aussi de l'échec de l'intégration des émigrés, devraient servir de leçon. En sera-t-il vraiment ainsi ? Sa conclusion n'est pas optimiste : de tels problèmes peuvent toucher, demain, n'importe quel pays européen ou les Etats-Unis. Pour un autre grand quotidien tchèque, Lidove noviny, « La France se transforme en champ de bataille », titre de sa Une, au-dessus de la photo d'une cartouche de chevrotine. Le quotidien publie aussi les impressions du correspondant de la chaîne CNN, son collaborateur à Paris. Ce dernier se demande : « On est en Irak ? Non, en France ». Le commentateur Petr Pesek, constate que les émeutiers actuels, à Paris et dans d'autres villes de France, n'ont choisi que ce qui était mauvais dans la société, ou bien on le leur a imposé : violence, drogue, mais aussi chômage et misère. Pour lui, certaines premières réactions verbales des autorités ont contribué à l'unification des jeunes révoltés. De là, il n'y a qu'un pas pour qu'ils soient pris en main par des organisations extrémistes, religieuses, criminelles, terroristes ou autres. C'est d'ailleurs ce que constate Milan Rokos, dans l'article intitulé « Les politiciens accusent les delaers et les islamistes ». Ils n'ont probablement pas tort, admet-il, car on discerne une certaine organisation dans les violences urbaines, on remarque la présence de voitures de luxe dans leurs parages, certains émeutiers communiquent à l'aide de portables coûteux...

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Alors que la France est confrontée à une vague de violences jamais vue depuis 1968, le sociologue Ivo Budil est persuadé que cette situation sert les intérêts de l'extrême-droite :

« En France, ces dernières décennies, l'extrême-droite est relativement forte. Son potentiel électoral dépasse les 20 % et, lors des dernières présidentielles, son candidat Jean-Marie Le Pen est arrivé au deuxième tour contre l'actuel président Chirac. Je pense donc que l'extrême-droite qui était confrontée à une certaine crise, après le retrait de Jean-Marie Le Pen, pourrait bien retrouver un second souffle. »

Une constatation que partagent nombres observateurs tchèques, en ajoutant qu'ils ne voient pas, pour l'instant, d'issue à une situation qui ne peut être résolue que par le retour de l'ordre...