Foot : le derby des « S » pragois pour le Slavia
Le Slavia recevait, dimanche, le Sparta pour le traditionnel derby pragois. Et pour la première fois depuis 1999, les Rouges et Blancs ont remporté, et de quelle manière ! (4-1), la plus prestigieuse des affiches du championnat tchèque de football.
Pourtant, devant 15 000 spectateurs partagés entre les deux camps, tout avait mal commencé pour le Slavia qui, dès la 4e minute, se retrouvait mené au score. Et lorsque une dizaine de minutes plus tard, Jaromir Blazek, le gardien du Sparta, s'interposait sur un pénalty tiré sans conviction par Pavel Fort, on se disait qu'une fois de plus, le Slavia ne manquerait pas à sa réputation de « Poulidor » du football tchèque.
Mais face à un Sparta qui a déjà fait tout l'étalage de ses limites actuelles à chacune de ses sorties en Ligue des champions, le Slavia, inspiré dans son style résolument tourné vers l'avant et généreux dans l'effort, est tout d'abord parvenu à égaliser à la demi-heure de jeu avant d'enfiler comme des perles trois jolis buts supplémentaires en l'espace de six minutes en seconde mi-temps. Résulat, à plus de vingt minutes du coup de sifflet final, l'affaire était déjà entendue, les supporters du Slavia pouvaient pousser la chansonnette et réclamer un titre qu'ils attendent depuis 1996. Comme le public, le coach Karel Jarolim avait, lui aussi, toutes les raisons d'être satisfait du spectacle proposé par ses protégés:« Nous ne sommes pas bien rentrés dans le match. Nous avons été chaotiques défensivement, du coup nous avons rapidement et logiquement encaissé le premier but. Tout de suite après, le Sparta a eu l'occasion de doubler la mise et le fait qu'ils n'aient pas marqué ce deuxième but a sans doute été le tournant du match, car à 2 à 0, il serait devenu très difficile pour nous de revenir. Ensuite, nous avons subi un nouveau coup dur lorsque nous n'avons pas transformé le pénalty. Heureusement, nous sommes quand même parvenus à égaliser rapidement, avant la fin de la première mi-temps, et ce fut un but très important qui nous a permis de ne pas gamberger. A partir de là, nous avons pu jouer comme nous avions décidé de le faire avant le début du match. Nous avons été plus entreprenants, plus agressifs et nous avons su tirer profit des erreurs de défense de notre adversaire. »Le bonheur des locaux contrastait avec les mines sombres affichées dans le camp du Sparta. Lucide, le nouvel entraîneur slovaque Stanislav Griga, redoutable buteur du club dans les années 1980, a cependant reconnu sans détour les faiblesses de son équipe :
« Pour moi, il y a deux constats inquiétants à faire à l'issue de ce match : premièrement, nous avons été inférieurs physiquement en seconde mi-temps tant au niveau de notre capacité à suivre le rythme imprimé au jeu par le Slavia que de l'agressivité et de l'engagement ; et deuxièmement, bien entendu, notre défense a été hors-sujet. Ce n'est certes pas la première fois que nos limites apparaissent ainsi au grand jour, mais aujourd'hui, c'était sans aucun doute le plus flagrant. Le Sparta a de grandes lacunes dans ce domaine. »
A l'issue de cette dixième journée de championnat, soit le tiers du championnat, le Slavia, qui recevra l'AS Monaco le 31 novembre prochain en coupe UEFA, occupe la troisième place au classement avec cinq points de retard sur les équipes de tête et cinq d'avance sur le Sparta, seulement neuvième. La place de leader est occupée, avec 23 points, conjointement par le Slovan Liberec et le FK Teplice. Lundi soir, les deux clubs de Bohême du Nord se sont affrontés et se sont quittés dos à dos sur un score nul et vierge (0-0).